Fanatisme vs Liberté...
Le hasard fait parfois bien les choses. Hier soir, juste après avoir répondu ici-bas à Mme Julie, je feuilletais la nouvelle édition des Principes de politique, de Benjamin Constant (1767-1830), qui fut de son temps l'un des grands penseurs de la démocratie et de la liberté.
Dans son propos mais sous le confort de l'anonymat, Mme Julie semble s'insurger du fait que je puisse qualifier de fanatisme l'attitude dont fait preuve elle-même et une certaine frange du mouvement indépendantiste et nationaliste. Si ne s'agissait que de quelques cas isolés, je ne m'en formaliserais guère, mais à lire Mme Julie et le nombre assez impressionnant de réactions à mon article du 18 mars que j'ai également reproduites plus bas, on ne peut pas dire que le phénomène est banal. Dès qu'un point de vue fédéraliste pointe le bout du nez, fusent alors les accusations de «propagande» née d'un quelconque «complot», de «mauvaise foi», de «volonté d'assujettir» la pseudo-libération des Québécois, etc. etc. , comme si d'exprimer une opinion contraire était un crime ou un quelconque péché.
J'aime bien cette citation de Voltaire: «Définissez les termes, vous dis-je, ou jamais nous ne nous entendrons» et donc, je m'efforce le plus souvent de définir le plus précisément possible le sens des termes que j'emploie. Et plus le terme employé est lourd de sens, plus j'essaie de le justifier par des faits, et non par des procès d'intention. Je vous invite donc à prendre connaissance de la citation suivante de Benjamin Constant, à la lumière des propos tenus par Mme Julie, et aussi par bon nombre de ceux qui attaquaient sur Cyberpresse mon article du 18 mars. Et vous verrez combien la définition que fait Constant du fanatisme est plus qu'appropriée à leur cas:
«Le fanatisme n'est autre chose que l'empire d'une seule idée qu'on veut à tout prix faire triompher. Il est sans doute plus absurde encore, lorsqu'il s'agit de liberté, que lorsqu'il s'agit de religion. Le fanatisme et la liberté sont incompatibles. La liberté repose sur l'examen; le fanatisme proscrit la recherche et punit le doute. La liberté conçoit et apprécie toutes les opinions; le fanatisme voit un attentat dans l'objection la plus timide. Le fanatisme se précipite sur toutes les questions comme sur des redoutes ennemies, et n'aperçoit dans ses adversaires que des captifs toujours dangereux qu'il faut immoler, pour n'avoir plus à les craindre».
Le hasard fait parfois bien les choses. Hier soir, juste après avoir répondu ici-bas à Mme Julie, je feuilletais la nouvelle édition des Principes de politique, de Benjamin Constant (1767-1830), qui fut de son temps l'un des grands penseurs de la démocratie et de la liberté.
Dans son propos mais sous le confort de l'anonymat, Mme Julie semble s'insurger du fait que je puisse qualifier de fanatisme l'attitude dont fait preuve elle-même et une certaine frange du mouvement indépendantiste et nationaliste. Si ne s'agissait que de quelques cas isolés, je ne m'en formaliserais guère, mais à lire Mme Julie et le nombre assez impressionnant de réactions à mon article du 18 mars que j'ai également reproduites plus bas, on ne peut pas dire que le phénomène est banal. Dès qu'un point de vue fédéraliste pointe le bout du nez, fusent alors les accusations de «propagande» née d'un quelconque «complot», de «mauvaise foi», de «volonté d'assujettir» la pseudo-libération des Québécois, etc. etc. , comme si d'exprimer une opinion contraire était un crime ou un quelconque péché.
J'aime bien cette citation de Voltaire: «Définissez les termes, vous dis-je, ou jamais nous ne nous entendrons» et donc, je m'efforce le plus souvent de définir le plus précisément possible le sens des termes que j'emploie. Et plus le terme employé est lourd de sens, plus j'essaie de le justifier par des faits, et non par des procès d'intention. Je vous invite donc à prendre connaissance de la citation suivante de Benjamin Constant, à la lumière des propos tenus par Mme Julie, et aussi par bon nombre de ceux qui attaquaient sur Cyberpresse mon article du 18 mars. Et vous verrez combien la définition que fait Constant du fanatisme est plus qu'appropriée à leur cas:
«Le fanatisme n'est autre chose que l'empire d'une seule idée qu'on veut à tout prix faire triompher. Il est sans doute plus absurde encore, lorsqu'il s'agit de liberté, que lorsqu'il s'agit de religion. Le fanatisme et la liberté sont incompatibles. La liberté repose sur l'examen; le fanatisme proscrit la recherche et punit le doute. La liberté conçoit et apprécie toutes les opinions; le fanatisme voit un attentat dans l'objection la plus timide. Le fanatisme se précipite sur toutes les questions comme sur des redoutes ennemies, et n'aperçoit dans ses adversaires que des captifs toujours dangereux qu'il faut immoler, pour n'avoir plus à les craindre».
Benjamin Constant, Principes de politique, éditions Hachette, collection Hachette Littératures, 2006, p. 418