monde de beautés
Histoire de poursuivre sur la lancée des plaisirs que procure ce croisement des cultures qui, selon la Parole Sacrée de l'Imam Pierre Falardeau, serait tellement méprisable qu'il en condamne ce crime de trahison nationale que serait à ses yeux l'ouverture des Québécois ( qui sont pour l'immense majorité d'entre eux beaucoup plus sains d'esprit que lui ) aux cuisines étrangères, je vais aujourd'hui m'entretenir avec vous de musique.
C'est que j'ai découvert récemment un album-double CD, intitulé Mozart l'Égyptien. Ma curiosité ayant été attisée par un pareil thème accolé à la musique de Mozart, je me le suis procuré sur-le-champ, mais sans trop savoir à quoi m'attendre.
Sans être en rien un "expert" en musicologie (je ne saurais lire une seule note d'une partition), j’ai un très gros faible pour l’œuvre de Mozart, à cause de sa vitalité, de sa diversité, de son intensité, de sa profondeur, de sa beauté, et aussi de la joie de vivre que, sans se démentir, elle transmet à l’humanité depuis déjà plus deux siècles. J'aime aussi Mozart pour l'esprit de fraternité universelle qui l'animait jusqu'au plus profond de son être, de même que pour ses vibrants appels à contrer les obscurantismes qui s'acharnent à consacrer la division de l'humanité en sectes ou nationalités. Pour s'en convaincre, il n'y a qu'à visionner son fameux opéra La Flûte enchantée, ou encore méditer le sens de cet extrait du texte de sa cantate K619:
Tendez la main fraternelle de l'éternelle amitié,
dont seule une illusion,
et non jamais la vérité,
vous a privés pendant si longtemps.
Brisez les liens de cette illusion !
Déchirez le voile de ce préjugé !
Arrachez ce vêtement
qui habille l’humanité en sectes !
Battez le fer qui jusqu’à maintenant
a divisé le sang des hommes, des frères !
Déchirez le voile de ce préjugé !
Arrachez ce vêtement
qui habille l’humanité en sectes !
Battez le fer qui jusqu’à maintenant
a divisé le sang des hommes, des frères !
Faites sauter les rochers
avec la poudre noire
qui souvent a précipité le plomb meurtrier
dans le coeur des frères !
Par l’œuvre qu’il a nous a laissée, et qui aide encore des multitudes d’hommes et de femmes à jouir des beautés que recèlent l’esprit humain de même que toute la nature dans son immensité infinie, Mozart a su nous toucher, en la rendant plus belle, dans cette vie concrète que nous avons tous en partage, et qu’il nous aide à aimer.
Et encore, quand on pense au fait que Mozart est mort avant même d’avoir atteint ses 36 ans, il y a là, pour chacun d’entre nous, de quoi se laisser stimuler à donner le meilleur de nous-mêmes au cours de cette vie qui nous est dévolue, pour contribuer nous aussi à rendre notre humanité plus belle, en répandant autour de nous une certaine générosité de cœur, une certaine grandeur d’esprit, sinon une certaine noblesse d’âme. Pour dire les choses encore plus simplement : en contemplant l’œuvre de Mozart, chacun de nous est en droit de se demander quelle œuvre il est en train de faire de sa vie. En ce sens, c'est à la meilleure part de nous-mêmes qu'il nous appelle, celle qui stimule l'ouverture et l'appréciation de ces différences, souvent riches de beautés, qui caractérisent le genre humain.
Je ne savais donc à quoi m'attendre en achetant cette oeuvre signée par l'audacieux compositeur Hugues de Courson, avec la collaboration de Ahmed El Maghraby et Nasredine Dalil. Mais bon sang que je ne l'ai pas regretté !
C'est que le résultat de cette fusion de la musique de Mozart avec les chants égyptiens est d'une beauté tout simplement émouvante, qui vient nous remuer au plus profond de nous-mêmes. Ce mariage entre ce sublime créateur venu d'Occident qu'est Mozart et les rythmes musicaux traditionnels d'Égypte incarne en quelque sorte une belle et inspirante rencontre de l'Orient et de l'Occident.
On peut penser que Mozart lui-même en serait fier : ayant adhéré en 1784 à la franc-maçonnerie et aux valeurs de fraternité universelle et à celles des Lumières dont les francs-maçons du 18e siècle ont grandement oeuvré à la propagation, Mozart était animé, comme on peut le voir notamment dans sa correspondance, d'une véritable passion pour l'Égypte et son symbolisme, de même que par les leçons enseignées par ses mythes. On en perçoit d'ailleurs nettement la trace dans certaines de ses oeuvres comme L'Oie du Caire ou Thamos Roi d'Égypte, ou même dans La Flûte enchantée.
Un autre motif de croire que Mozart se réjouirait du travail de Hugues de Courson, c'est que curieux, inventif et cultivé, Mozart était spontanément avide de découvrir les méthodes et inventions novatrices de son époque. Ses sources d'inspiration étaient des plus diversifiées, ce qui lui permit de réinventer tous les styles musicaux, souvent non sans une certaine audace qui choquait parfois certains de ses contemporains. Puisse Mozart, dont l'influence posthume sur la création musicale reste encore d'actualité, continuer à être contagieux en ce sens car, peu importe nos champs d'activité, n'est-ce pas justement cette soif de découvertes, cette ouverture vers l'étranger et l'inconnu, en un mot n'est-ce pas cette audace créatrice et cette sortie des habitudes, qui contribuent à rendre l'être humain meilleur, plus ouvert donc plus libre, sinon plus vivant ?
En tout cas, je vous souhaite ardemment l'occasion de vous faire un beau cadeau à vous-mêmes en prenant à votre tour le temps d'entendre cette oeuvre. L'écoute, par exemple, des étonnantes harmonies provoquées par de Courson entre ces sublimes chants égyptiens traditionnels et les tout aussi sublimes oeuvres mozartiennes que sont l'Ouverture de L'enlèvement au sérail, le concerto pour piano # 23, le double quartet en F, la 40e symphonie, le premier mouvement du Requiem, la Messe en Si Mineur et j'en passe, cette écoute donc, est propre à nous faire ressentir combien les êtres humains, en se donnant les uns aux autres le meilleur d'eux-mêmes, peuvent se révéler capables d'élévation, de beauté, et aussi d'ouverture vers ce qui est la source de la véritable grandeur d'âme.
Chacun de nous vaut bien plus et bien mieux que ces frontières trop étroites dans lesquelles la haine, les replis identitaires, la crainte et le refus de l'Autre tentent trop souvent de nous restreindre. Et cette valeur supérieure que chacun de nous porte en lui-même, on peut en quelque sorte en sentir la présence dans ce mélange des cultures et ce pont entre les musiques qu'Hugues de Courson, Ahmed El Maghraby et Nasredine Dalil auront su nous donner avec autant de génie que de sensibilité.
Et encore, quand on pense au fait que Mozart est mort avant même d’avoir atteint ses 36 ans, il y a là, pour chacun d’entre nous, de quoi se laisser stimuler à donner le meilleur de nous-mêmes au cours de cette vie qui nous est dévolue, pour contribuer nous aussi à rendre notre humanité plus belle, en répandant autour de nous une certaine générosité de cœur, une certaine grandeur d’esprit, sinon une certaine noblesse d’âme. Pour dire les choses encore plus simplement : en contemplant l’œuvre de Mozart, chacun de nous est en droit de se demander quelle œuvre il est en train de faire de sa vie. En ce sens, c'est à la meilleure part de nous-mêmes qu'il nous appelle, celle qui stimule l'ouverture et l'appréciation de ces différences, souvent riches de beautés, qui caractérisent le genre humain.
Je ne savais donc à quoi m'attendre en achetant cette oeuvre signée par l'audacieux compositeur Hugues de Courson, avec la collaboration de Ahmed El Maghraby et Nasredine Dalil. Mais bon sang que je ne l'ai pas regretté !
C'est que le résultat de cette fusion de la musique de Mozart avec les chants égyptiens est d'une beauté tout simplement émouvante, qui vient nous remuer au plus profond de nous-mêmes. Ce mariage entre ce sublime créateur venu d'Occident qu'est Mozart et les rythmes musicaux traditionnels d'Égypte incarne en quelque sorte une belle et inspirante rencontre de l'Orient et de l'Occident.
On peut penser que Mozart lui-même en serait fier : ayant adhéré en 1784 à la franc-maçonnerie et aux valeurs de fraternité universelle et à celles des Lumières dont les francs-maçons du 18e siècle ont grandement oeuvré à la propagation, Mozart était animé, comme on peut le voir notamment dans sa correspondance, d'une véritable passion pour l'Égypte et son symbolisme, de même que par les leçons enseignées par ses mythes. On en perçoit d'ailleurs nettement la trace dans certaines de ses oeuvres comme L'Oie du Caire ou Thamos Roi d'Égypte, ou même dans La Flûte enchantée.
Un autre motif de croire que Mozart se réjouirait du travail de Hugues de Courson, c'est que curieux, inventif et cultivé, Mozart était spontanément avide de découvrir les méthodes et inventions novatrices de son époque. Ses sources d'inspiration étaient des plus diversifiées, ce qui lui permit de réinventer tous les styles musicaux, souvent non sans une certaine audace qui choquait parfois certains de ses contemporains. Puisse Mozart, dont l'influence posthume sur la création musicale reste encore d'actualité, continuer à être contagieux en ce sens car, peu importe nos champs d'activité, n'est-ce pas justement cette soif de découvertes, cette ouverture vers l'étranger et l'inconnu, en un mot n'est-ce pas cette audace créatrice et cette sortie des habitudes, qui contribuent à rendre l'être humain meilleur, plus ouvert donc plus libre, sinon plus vivant ?
En tout cas, je vous souhaite ardemment l'occasion de vous faire un beau cadeau à vous-mêmes en prenant à votre tour le temps d'entendre cette oeuvre. L'écoute, par exemple, des étonnantes harmonies provoquées par de Courson entre ces sublimes chants égyptiens traditionnels et les tout aussi sublimes oeuvres mozartiennes que sont l'Ouverture de L'enlèvement au sérail, le concerto pour piano # 23, le double quartet en F, la 40e symphonie, le premier mouvement du Requiem, la Messe en Si Mineur et j'en passe, cette écoute donc, est propre à nous faire ressentir combien les êtres humains, en se donnant les uns aux autres le meilleur d'eux-mêmes, peuvent se révéler capables d'élévation, de beauté, et aussi d'ouverture vers ce qui est la source de la véritable grandeur d'âme.
Chacun de nous vaut bien plus et bien mieux que ces frontières trop étroites dans lesquelles la haine, les replis identitaires, la crainte et le refus de l'Autre tentent trop souvent de nous restreindre. Et cette valeur supérieure que chacun de nous porte en lui-même, on peut en quelque sorte en sentir la présence dans ce mélange des cultures et ce pont entre les musiques qu'Hugues de Courson, Ahmed El Maghraby et Nasredine Dalil auront su nous donner avec autant de génie que de sensibilité.