vendredi, novembre 04, 2005

Quand ça délire, ça délire fort...


Amis lecteurs, je ne peux résister à la tentation de vous présenter l'intégrale de la prose qu'a dédiée à mon sujet une certaine Marianne Vaucouleurs, de Lévis, en réponse au texte que j'ai fait paraître dans La Presse, le 29 octobre.

Il est fascinant de découvrir un tel délire hargneux, qui prouve toutefois à quel point l'insulte et la calomnie sont l'arme des faibles, cette digne militante indépendantiste, fanatisée à l'extrême, n'ayant absolument aucun argument à opposer à ceux que j'avance.

Il est à noter que le site web indépendantiste Vigile.net s'est empressé de publier ce très édifiant écrit. Le texte comportait toutefois, jusqu'à ce soir, une phrase diffamatrice que la dame Vaucouleurs avait écrite contre moi.

J'ai donc fait parvenir le message suivant à Vigile.net, qui a ensuite retiré ladite phrase du texte. Ceci dit, je n'avais aucunement l'intention de leur demander de retirer l'entièreté du texte de la dame Vaucouleurs, car il ne fait que prouver qu'un certain fanatisme complètement délirant s'est emparé des rangs indépendantistes; d'ailleurs, la diffusion d'écrits du genre nuit en fait considérablement à la crédibilité de la cause indépendantiste, donc ce n'est certainement pas moi qui y posera obstacle.

Il est toutefois pathétique que l'auteure de cette prose délirante ne semble même pas consciente du ridicule auquel elle s'expose si fougueusement...


Le 2 novembre 2005

Aux responsables du site Internet «Vigile.net»,

Le 31 octobre dernier, vous avez publié sur votre site un texte signé par Mme Marianne Vaucouleurs à mon sujet.

Mme Vaucouleurs m'y insulte copieusement, mais je ne m'en formalise guère; cependant, par le biais de votre site, elle porte atteinte à ma réputation en me diffamant grossièrement, lorsqu'elle affirme ceci:

«Et une p'tite commandite émanant de notre bon vieux «Canadian Liberal Government» corrompu, en appoint, ça ne ferait pas de mal non plus, faut dire. J'imagine que vous ne me contredirez pas au moins sur ce point.
Votre compte en banque non plus.»

De cette façon, Mme Vaucouleurs laisse entendre que mes dépenses de fonction auraient un lien avec le scandale des commandites, en plus de prétendre que ces dépenses, vérifiées et approuvées dans le cadre des missions que j'effectuais alors et qui n'avaient rien à voir avec de la propagande politique, mais tout à voir avec le service de mon ministère aux citoyens du Québec, auraient servi à m'enrichir personnellement, ce qui est complètement faux et mensonger.

Je crois qu'il est inévitable d'avoir des débats virulents en politique, mais ce genre de diffamation est inacceptable, de la part d'une citoyenne et d'une publication Internet comme la vôtre.

Par conséquent, je vous mets en demeure, via le présent courriel, de retirer ces lignes diffamatoires du texte de Mme Vaucouleurs avant vendredi prochain le 4 novembre à minuit, à défaut de quoi Mme Vaucouleurs et votre organisme recevront une mise en demeure légale émise par mon avocat et qui sera expédiée dès lundi le 7 novembre, le tout suivi d'une poursuite devant les tribunaux si vous refusez encore d'obtempérer.

Et n'allez pas prétendre ensuite que je voudrais restreindre votre liberté d'expression; il s'agit ici de pure diffamation, et c'est mon droit démocratique de me défendre devant une attaque aussi foncièrement vicieuse, non fondée et malhonnête.

Bien à vous,

Daniel Laprès



LE JÉSUITISME DE DANIEL LAPRÈS

Marianne Vaucouleurs TRIBUNE LIBRE, Vigile.Net, 31 octobre 2005

Ou comment présenter des discours de propagande sous couvert d'«argumentation éthique» Note préliminaire : je propose ce commentaire à Vigile parce que ce forum de Cyberpresse (Gesca => : «La Presse», «Le Droit», «Le Soleil» et al.) procède à des rejets et des censures sur une base systématique lorsqu'il s'agit de réflexions (trop ?) critiques sur le Canada et ses thuriféraires. Tout prétexte est recevable en ces lieux pour ignorer un bon nombre de textes de cette nature (présumés "hors-sujet», "irrespectueux", etc.), alors que tout ce qui est pro-Canada (et souvent carrément anti-Québec) est reçu avec... bienveillance - quels que soient les contenus les plus méprisants, les plus malhonnêtes, les plus ad hominem et les plus «hors-d'ordre» que l'on puisse dénicher. Le proverbial deux poids/deux mesures qui prévaut dans les salles éditoriales de messieurs André Pratte et Alain Dubuc, quoi...

M. Laprès, votre disposition pour ainsi dire viscérale à «inoculer» chez vos «ennemis idéologiques» votre propre haine personnelle de ceux-ci (car vous adorez étaler votre prolixe prose sur toutes les tribunes - voir encore tout récemment: - qui tombent sous vos yeux), haine que vous avez toujours l'extrême culot de présenter avec pompes et sous forme en principe intellectuellement acceptable (ah... quel labeur de trouver une idée à peu près cohérente ici ou là dans tout ce fatras de mots qui n'en finit jamais). Respect, tolérance, ouverture, démocratie, intégrité intellectuelle, débat..., etc. sont en effet autant de vocables que vous utilisez à satiété et que, visiblement, vous présentez en paravent pour mieux fouler aux pieds ces «valeurs chéries» - et ce, constamment - dans le fond même de votre discours (mais encore faut-il, il est vrai, avoir la générosité d'aller jusqu'au bout de vos serpentins constrictors, qui par ailleurs rappellent fort les «récits» de votre ami Gabriel Racle, sans nous laisser broyer par l'ennui).

Mais il est vrai qu'ici au Québec (depuis votre château-fort d'Ottawa...), on est devenu passablement imperméable à ce type d'entreprise, que l'on a tellement connu depuis une quarantaine d'années: se faire traiter de tous les noms par le biais de discours doucereux qui prônent les plus nobles valeurs pour laisser entendre que les tenants de la libération du Québec en sont fondamentalement dénués. Ce qui se ramène à peu près à la dialectique suivante, si «on fait» brachylogique: la "CIVILISATION" CANADIENNE d'une part (ouverture, grandeur d'âme, tolérance, générosité, accueil, universalité, démocratie, le multi...n'importe quoi, etc.), La TRIBALITÉ QUÉBÉCOISE d'autre part (les valeurs opposées, pardi!). Et il est vrai que la plupart du temps il s'agit tout bêtement d'une extraordinaire malhonnêteté intellectuelle.

Rhétorique par ailleurs bien connue par les Pierre S. Pettigrew et les Stéphane Dion de ce monde.

Comme quoi on peut atteindre à la plus vulgaire primarité (le discrédit de l'Autre par tous les moyens) sous le couvert des plus emphatiques envolées littéraires inspirées par les plus nobles idéaux de l'humanité. C'est vieux comme le monde, certes, mais parfois «it works yet»... D'où la perpétuelle renaissance - ou clonage - de gens comme vous, M. Laprès, qui s'efforcent de confondre leurs préférences idéologiques, ô combien intéressées, avec les sommets de la pensée ouverte et généreuse.

Comme disait l'immense Goethe il y a maintenant deux cents ans, et un demi-siècle avant Marx, «L'idéologie d'une époque est l'idéologie des maîtres de cette époque». Quel est le «truc»? Convaincre le plus grand nombre que «mon» intérêt est aussi «le vôtre»... À la différence - vous en êtes la démonstration irréfutable, M. Daniel Laprès - que le procédé est désormais à la portée de tous. Compte tenu de l'accès libre à la parole publique dans une société qui chérit la liberté et la démocratie comme la nôtre, la québécoise, il est possible pour tout un chacun, en effet, de tenter de se dénicher un auditoire à «travailler au corps». Suffit d'avoir son ballot de phrases tout fin prêt dans sa garde-robes, avoir du temps ensuite, beaucoup de temps, et, probablement aussi, se trouver - de manière ponctuelle ou en permanence, c'est selon - dans un état chronique de désoeuvrement avancé.

(...): C'est ici que l'ineffable dame Vaucouleurs avait mis sa phrase diffamatrice.

Enfoncer sa partisanerie, étriquée et négatrice de l'«autre», à grands coups de valeurs universelles: ce peut être amusant, rasoir, distrayant, soporifique, ridicule, selon les cas et les sensibilités de l'auditeur, ou que sais-je encore.

Sauf que par-delà un certain seuil (la «répétition du même» jusqu'à l'acharnement, la démonisation du «différent», et tutti quanti), ça devient du fanatisme. Un fanatisme qui ne s'exprime pas forcément par le biais de yeux exorbités ou d'une veine cave exposée jusqu'à la l'exhibitionnisme, mais c'est celui qui est le plus répugnant de tous. Parce qu'il se présente masqué derrière une tolérance qu'il exige de tous hormis de lui-même. C'est le fanatisme du jésuite. *

Marianne Vaucouleurs,Lévis, QuébecCe 30 octobre 2005, à la faveur du 10e anniversaire du «référendum volé» par vos amis purs comme jeunes vierges...

* Il est vrai qu'en termes cliniques - toute morale, idéologie et activisme politique mis à part - on dira plutôt qu'il s'agit de «formation réactionnelle». Or un individu lourdement inconscient des motifs qui le font mouvoir, on en conviendra sans peine, n'est pas totalement responsable de ses actes. D'où le pardon possible si l'intéressé consent à recevoir les soins appropriés. Par conséquent, outre l'hypothèse du fanatisme à proprement parler (que j'ai retenue ici en première ligne par respect élémentaire pour la santé psychique de mon interlocuteur), il faut hélas! comprendre que c'est là sans doute l'issue qui reste à l'analyste de M. Laprès. Cornellien dilemme.