mardi, novembre 01, 2005

Réponses (2)

Je réponds à d'autres commentaires laissés sur le site de Cyberpresse, en réaction à mon texte du 29 octobre:


Etienne Devillier:

1- Les «fédéralistes» ont Jeff Filion, nous on a Falardeau. J'aime autant avoir Falardeau.

2-Brutes? Les derniers meurtres politiques ont été fait par les fédéralistes, par le Caporal Lortie, qui a abattu 3 personnes innocentes. Ce n'est pas brutal ça?

3- Si je vous comprends tous ceux qui ne partagent pas votre idéal monarchiste sont des «haineux et intolérants».

4- Traîtres, collabos, vendus? Les Anglais nous ont effectivement envahis avec brutalité et vous les servez, vous appelez ça comment vous? Une douce invasion gentille? Des «loyalistes»? Servir les Anglais au détriment des Québécois c'est de la traîtrise que vous aimiez le mot ou non.

5- Vos idéaux démocratiques? Une monarchie? Un sénat non élu? Une Haïtienne non élue? Des juges nommés parce qu'ils sont des organisateurs du parti libéral?

6- L'idéologie nationaliste identitaire?... votre ami Mathieu Laberge a anglicisé son nom et s'appelle maintenant «Matt»... c'est ça pour vous protéger votre langue?... virer anglais?

7- Assumer son identité? Avez-vous lu la version de Mario Cardinal de la CBC «Le Canada une histoire populaire»? C'est l'identité british seulement, et c'est payé par le gouvernement de la monarchie du «Canada». C'est un déni total de l'histoire des Québécois.

8- Un repli identitaire? Cacher un peuple dans un autre c'est quoi selon vous?9- Un projet commun? Les premiers ministres anglais ont réécrit leur constitution en pleine nuit dans une chambre d'hôtel... la monarchie du «Canada» c'est leur projet, pas un projet en commun avec nous.

Le problème des monarchistes c'est de nier la réalité. Vous n'avez pas le courage de faire face à la réalité en allant voir qui fête vraiment la monarchie du «Canada» le 1er juillet. De voir que les supporteurs de votre monarchie sont des anglais et des immigrants qui vivent en anglais. Vous n'avez pas le courage de voir la réalité en face, et les voir viendrait contredire tout ce que vous soutenez comme réalité virtuelle que vous avez inventé. Les Québécois francophones sont des Québécois qui fêtent leur pays le 24 juin.

Le 1er juillet est une horreur à chaque année. Y allez-vous?Encore une fois les monarchistes comme vous vont aller promettre au Québécois un «Canada» qui n'existe pas. Charest parle encore d'un «Canada» réformé parce qu'il ne peut pas vendre la réalité. Mais ce mensonge ne fonctionne plus. Les Québécois ont compris que les Anglais ne changeront pas. Votre «Canada» virtuel est fantastique. Mais il n'existe que dans votre tête. La réalité c'est que le «Canada» est une monarchie qui n'est pas notre pays. On n'a aucune influence sur sa constitution qu'on n'a pas consenti ou son histoire qui fait tout pour nous effacer.

Cher Monsieur Devillier,

Vous y allez pas mal fort en fureur démagogique concentrée!!!

D'abord, Jeff Fillion, un personnage répugnant à mon avis, est le fils d'un ex-député du Bloc québécois, et il est loin d'être un défenseur du fédéralisme. De plus, j'étais un chaud partisan de Sophie Chiasson dans sa bataille juridique contre ce personnage odieux, et je sautais de joie lorsqu'elle l'a vaincu. De plus, si jamais Fillion se revendiquait du fédéralisme, je le vomirais et le dénoncerais sans concessions, contrairement aux gens comme vous qui idolâtrent ce démagogue haineux et intolérant qu'est Falardeau.

Ensuite, de faire porter comme vous le faites sur le dos des fédéralistes la tuerie commise par le caporal Lortie à l'Assemblée nationale, est odieux et ignoble de votre part. Vous devriez avoir honte d'une telle bassesse, et ayez au moins la décence de respecter la mémoire des victimes innocentes de cette tragédie, en évitant de récupérer celle-ci pour salir vos adversaires.

Oui, votre «héros» Pierre Falardeau est une brute. On ne peut qualifier autrement un homme qui écrit et publie qu'il se retient de ne pas «fesser» à «coups de 2 X 4» ou de «découper à la chain-saw» les fédéralistes, ou qui insulte ses adversaires ou quiconque est plus modéré que lui, même dans le camp souverainiste, en les traitant de «trou de cul», «charogne», etc., ou qui encore banalise et justifie l'assassinat de Pierre Laporte par ses petits amis du FLQ dont il tente de faire des «héros de la Nation». Une authentique brute, donc.

Sur la monarchie, eh bien vous vous mettez un doigt dans l'oeil, car je suis contre toute monarchie. Vous devriez savoir qu'être en désaccord avec certaines choses relatives au fédéralisme canadien ne doit pas nécessairement faire de nous des séparatistes. Je m'intéresse à la politique car je pense que la politique existe pour faire changer les choses, pas pour les laisser en leur état actuel. Il y a bien des choses à changer et à améliorer dans le fédéralisme, et je vois cela comme un défi stimulant. C'est d'ailleurs pourquoi, bien que fédéraliste, je ne me gêne pas pour attaquer les représentants politiques de mon propre camp, et aussi plusieurs pratiques de l'État fédéral, notamment sa bureaucratie... Etre fédéraliste, ça ne veut pas dire de magnifier béatement tout ce qui vient du camp fédéraliste, et ça ne dispense non plus personne de conserver un esprit critique, autrement rien ne progresserait.

Vous dénoncez le fait que Michaëlle Jean soit Haïtienne, on dirait. Attention, votre propos sent la xénophobie...

Quant à mon ami Mathieu Laberge, savez-vous qu'il est souverainiste, et qu'il a été vice-président du Comité national des Jeunes du PQ? Pourquoi insultez-vous ainsi jusqu'aux gens de votre propre camp, mais qui sont plus modérés que vous et qui surtout sont attachés à la tolérance et au respect de la diversité des opinions? Essayez-vous ainsi d'insinuer qu'il faut absolument être un fanatique comme vous pour être indépendantiste? Vous allez faire sortir bien du monde de vos chapelles si vous persistez dans ce sens-là...

«Servir les Anglais au détriment des Québécois», dites-vous... Ce genre de propos de votre part est indigne. Comme fédéraliste et fier francophone, j'ai le droit de penser que le Canada est une bonne chose pour les francophones du Québec et d'ailleurs au pays. Vous n'avez aucun droit de m'enlever mon identité francophone. C'est une pratique intolérante et ignoble, car ce que vous exprimez ainsi, c'est: «Tu n'es pas un vrai Québécois parce que tu ne penses pas comme moi». Après, ne vous plaignez pas qu'on accuse d'intolérance et de fanatisme haineux les gens comme vous.

La «Terre Promise» que devrait apporter un Québec indépendant, elle est dans votre tête aussi... À chacun ses idées, mais respectez le droit des autres à différer de votre conception politique, à moins que vous soyez en faveur d'un régime autre que celui que suppose la démocratie.


Gilles Morissette:

Tant que les fédéralistes québécois auront des portes-paroles aussi peu crédibles que Stéphane Dion, Jean Lapierre Pierre Pettigrew et Jean Charest, leur cause n'avancera jamais dans l'opinion publique.

Et même s'il trouvait des porte-paroles crédibles, la «mafia syndicalo-séparatiste» qui contrôle les médias, va tout faire pour miner sa crédibilité. Parlez-en à Mario Dumont. Il est passé par là.

En passant, les séparatistes, vous aimez ça vous draper dans le grand drapeau de la vertu et faire la morale aux fédéralistes avec le scandale des commandites. Et si on parlait des gaspillages de fonds publics version «séparatiste»? Les dossiers du prolongement du métro à Laval, du «sauvetage» de la Gaspésia, des coûts faramineux de construction de la Grande bibliothèque de Montréal ainsi que du siège social de la Caisse de Dépôt et de Placement, ça vous dit quelque chose?Vous en voulez une belle histoire d'horreur? Relisez donc le rapport de la Commission d'enquête présidé par le juge Lesage sur les dépassements de coûts du «pseudo-sauvetage» de la Gaspésia.

En matière de «p'tite vite», le PQ n'a rien à envier à personne.Et puis, si je me rappelle bien, il a été dit, à la Commission Gomery que le PQ avait lui aussi touché de «l'argent sale» des commandites, pas autant que les Libéraux bien sûr mais le montant n'a pas d'importance. C'est le principe qui compte.Alors avant de faire le procès des fédéralistes, assurez vous donc que vous n'avez pas de squelette caché dans le placard, d'accord!

Cher Monsieur Morrissette,

Je suis ravi qu'un fédéraliste comme vous soit d'accord avec le fait que la plupart de nos représentants politiques sont présentement d'une médiocrité qui les empêche de rejoindre nos concitoyens et concitoyennes. Il faut faire émerger un nouveau leadership, ça presse! Mais ce leadership viendra des citoyens concernés comme vous et moi, après on aura les leaders qui correspondront à ce qu'on veut construire.

Concernant le monopole de la «vertu» auquel prétendent les indépendantistes, en effet, ils ont intérêt à fouiller dans leur propre placard. Je travaille avec des amis sur plusieurs des éléments que vous évoquez, et il y a d'autres, encore plus scandaleuxs, comme les 300 millions de dollars gaspillés en pure perte dans le «Plan Paillé», en 1994-95, pour amadouer un grand nombre de québécois. Il est temps qu'on riposte, ce qui ne doit toutefois pas nous rendre moins durs dans nos critiques contre les voleurs qui ont sali notre option fédéraliste en s'en mettant plein les poches avec les fonds publics. Il faut être à nous-mêmes les juges les plus impitoyables de notre propre camp, et ainsi nous serons crédibles lorsqu'on en arrivera à attaquer les malversations des souverainistes soi-disant «vertueux», mais dont la plus haute vertu est apparamment inspirée par Tartuffe...


Jean-François Leduc:

Je ne voudrais pas «crever» votre bulle, mais je ne crois pas que le discours des représentants fédéralistes québécois change radicalement de se qu'il a toujours été. Voyez-vous, à chaque effort que je fais pour me convaincre des biens-faits du «meilleur pays du monde», survient un événement qui fait en sorte de briser les aspirations des Québécois.

Je ne reviendrai pas sur le scandale des commandites. Par contre, personnellement, je suis «fatigué» de voir les représentants du gouvernement québécois (qu'ils soient libéraux ou péquistes) devoir faire la «pute», de devoir toujours quémander à Ottawa, NOS TAXES ET NOS IMPÔTS, pour mettre en place les programmes que les citoyens québécois désirent bénéficier...Je crois qu'il est inutile de faire la liste des projets qui sont retardés inutilement à cause de négociations qui n'aboutissent jamais entre le provincial et le fédéral

Cher Monsieur Leduc,

Je crois qu'en effet, le discours des représentants politiques actuels du fédéralisme ne changera pas. Ils sont trop nuls et médiocres pour cela. Mais ceci dit, il ne faut plus attendre après eux pour préparer l'avenir. C'est à nous tous, citoyens fédéralistes et fiers Québécois, de prendre la parole, et d'exprimer notre propre vision sur l'enjeu national. Et on n'a pas de permission à demander à personne pour cela.

Enfin, j'apprécie ce que vous dites sur la nécessité d'en finir avec les chicanes fédérales-provinciales. Les responsables politiques et bureaucratiques des deux paliers devraient privilégier l'intérêt des citoyens, qui doit passer bien avant la préservation de leurs chasses-gardées respectives. J'en ai assez que les responsables de l'État, québécois ou canadien, considèrent l'État comme leur chose à eux, et non pas comme un outil pour accroître les services aux citoyens. Privilégier l'intérêt public, donc l'intérêt de chaque citoyen, et non les pouvoirs des politiciens et surtout des bureaucrates (on ne parle pas assez de ces derniers!) devrait être une dimension du renouvellement de notre discours politique.


Paul Lafrance:

Je n'en reviens pas de lire certains textes prétextant que l'argent du Fédéral a volé le dernier référendum. Vous imaginez vous que le gouvernement péquiste de l'époque n'a dépensé que les sommes prévues dans la loi référendaire?

Le PQ a dépensé des centaines de millions AVANT le début de la campagne et en voici quelques exemples:

L'investissement massif dans certains programmes ou entreprises vouées à l'avance à l'échec tels Québecair (des centaines de millions gaspillés pour faire croire aux Québecois que nous avions les moyens de faire compétition à Air Canada), Tricofil que les péquistes savaient à l'avance que cette entreprise ne serait jamais rentable;

les jeunes entrepreneurs dont à peine 5 % n'ont pas déclaré faillite dans les 24 mois suivant leurs débuts;

les campagnes publicitaires comme «on s'attache au Québec», les panneaux avec publicité subliminales en provenance de nombreux ministères, l'utilisation de l'appareil gouvernemental, les photocopieurs, téléphones, fax, papeterie, les milliers de drapeaux fleurdelisés que l'on plantait à peu près partout, etc. tout celà avant le début de la campagne et NON COMPTABILISÉ dans les dépenses référendaires.

Sans parler de la bataille du cable et de toutes les autres publicités visant à discréditer tout ce que le gouvernement fédéral faisait.

Accuser le gouvernement fédéral de s'être impliqué dans cette campagne référendaire relève de la plus pure démagogie, comme si cette campagne ne regardait que les Québécois et que le reste des Canadiens n'avaient pas leur mot à dire.

Le PQ est spécialiste de la désinformation et a même réussi à obtenir d'une foule d'enseignants très bien syndiqués leur appui, ceux-ci ayant comme mission de dire à leurs jeunes élèves facilement impressionnables qu'ils n'étaient pas Canadiens, mais Québecois. Ayant moi-même quatre enfants qui ont subi ce lavage de cerveau, je sais de quoi je parle. Alors, pour ce qui est de l'argent sale du Fédéral, regardez dans votre propre cour.

Cher Monsieur Lafrance,

Vous visez très juste. D'ailleurs, ce que vous évoquez au sujet des nouvelles entreprises dont seulement 5% n'ont pas fait faillite après deux ans, est justement le fameux «Plan Paillé». Je suis en train de faire une recherche là-dessus, et prouverai que plus de $300 millions ont été gaspillés en pure perte dans ce programme qui visait à accorder des prêts garantis par le gouvernement du Québec, à toutes sortes de projets de nouvelles entreprises, dont un bon nombre étaient loufoques ou sans plan d'affaires sérieux. Le but: créer un climat favorable chez des dizaines de milliers de personnes (les entrepreneurs et leurs réseaux de proches), juste avant le référendum. À noter enfin que, dès le lendemain du référendum, soit le 1er novembre 1995, la garantie du gouvernement quant à ces prêts bancaires n'existait plus pour ceux qui voulaient se prévaloir de ce programme, qui fut ensuite éliminé en douce par le gouvernement du PQ, qui n'avait vraisemblablement plus besoin d'acheter des votes à $50 000 la tête...

Sur le plan des campagnes publicitaires à connotation politique du gouvernement Parizeau, et payées à même les fonds publics pour favoriser le OUI, là aussi nous allons sortir des chiffres qui promettent d'être renversants, et aussi dévoiler les firmes publicitaires souverainistes qui se sont alors graissées la patte. Bizarre que personne n'ait jusqu'ici osé se pencher là-dessus!!!


Nancy Gagnon:

Comment rompre avec cette médiocrité qui caractérise si bien les fédéralistes québécois? Je suis parfaitement d'accord avec votre opinion concernant ce manque de transparence dont font preuve nos représentants libéraux.

Manque de transparence dans leur discours, dans leurs idéaux... Jamais au grand jamais je n'ai entendu les partis libéraux (fédéral et provincial confondus) se prononcer sur leur attachement à la langue française, à la culture québécoise qui nous caractérise de manière viscérale. Au lieu de cela, on nous minimise en parlant des deux solitudes dans ce pays.

Pour ma part, je n'ai jamais senti autre chose que l'apât du gain en terme de $$$ de la part des libéraux. Le scandale des commandites m'en a d'ailleurs donné une excellente preuve. Je suis âgée de 30 ans et je suis une indépendantiste convaincue, parce que depuis toute ces années je n'ai jamais sentie que les partis libéraux s'adressaient ou se préoccupaient des citoyens. Les libéraux en ont seulement après ceux qui ont des fortunes, les autres étant laissés pour compte. Alors, étant donné que la population québécoise n'est pas principalement composée de gens fortunés, ceux-ci se tournent vers des gens qui les comprennent... et actuellement, il n'y a que le parti québécois qui semble se rapprocher le plus des préoccupations de la population... Bref, on récolte ce que l'on sème...

Chère Madame Gagnon,

Je ne puis qu'être d'accord avec plusieurs éléments du diagnostic que vous posez, quoique le PQ n'est pas un parti progressiste; il prétend l'être, mais regardez ce qu'il fait quand il est au pouvoir et vous verrez qu'il n'en est rien.

Nous différons d'opinions seulement sur le remède à apporter, car je crois, en tant que fédéraliste, qu'il est possible, et nécessaire, de renouveler radicalement notre discours et nos pratiques, et surtout de se débarrasser de nos représentants politiques actuels, dont la médiocrité et le manque de passion pour le bien-être des gens nuisent à l'idée fédéraliste.

D'ailleurs, il serait bon que les tenants des deux côtés fassent le ménage dans leur propre camp. Pour les fédéralistes, il s'agit de se départir de l'insignifiance et des discours de la peur, ainsi que des parasites et voleurs qui ont trop longtemps tourné autour; pour les souverainistes, il faudrait que les leaders cessent de se draper dans une apparence de «vertu» qui est bien hypocrite, et qu'ils arrêtent aussi de jeter en patûre à leurs troupes ceux qui ne pensent pas comme eux comme étant des «anti-Québécois», ce qui est une attitude qui encourage l'intolérance, le fanatisme et la haine, et qui tue aussi l'esprit de la démocratie. Aussi, les leaders indépendantistes auraient intérêt à regarder dans leur propre placard pour ce qui est des tendances corruptrices, au lieu d'accuser TOUS les fédéralistes d'être des corrompus.

Mais j'anticipe avec plaisir de débattre avec des souverainistes comme vous, qui êtes attachée au bien commun et à la justice avant tout. Si les fédéralistes et les souverainistes centraient leurs débats sur les enjeux qui concernent le mieux-être des citoyens, on pourrait faire progresser la façon dont les débats politiques se déroulent chez nous, et nous discuterions enfin dans le respect mutuel qui est nécessaire à la démocratie, et aussi dans la recherche du bien commun.