Moi, un «fou» ? Ben oui, Mon Onc' Jasmin !
Un ami m'a gentiment rapporté que, sur son site web, l'ineffable Claude Jasmin, un écrivain nationaliste dans ce qu'il y a de plus réactionnaire mais qui en même temps sait donner dans le burlesque, me fait l'honneur de me dédier un texte à propos de mon dernier article paru dans La Presse du 28 janvier.
Le plus drôle, c'est que Jasmin m'y traite d'emblée de «fou», le titre de son texte étant rien d'autre que: «La complainte du fou». Mais là, franchement, je suis complètement pris au dépourvu, forcé que je suis de reconnaître que Jasmin est vraiment perspicace. Car «fou», oui je le suis, totalement.
D'abord, croyez-le ou non, ma blonde se plaît à m'appeler son «Fou». Son «Fou» à elle, bien sûr, mais un «Fou» quand même. Et figurez-vous que, pas plus tard que ce matin, je faisais un courriel à un ami en lui disant que je suis en train de devenir «complètement fou» avec mon engouement pour le chef d'orchestre Carlos Kleiber, pour lequel je suis devenu épris d'une vénération qui frise un heureux délire, car je suis rendu que j'en parle à tout le monde, tout le temps, me disant qu'il faut absolument que le plus de gens possible le découvrent pour qu'ils puissent jouir à leur tour de son art... Moi qui ne suis pas riche du tout, j'ai même payé une petite fortune, récemment, pour une des très rares photos signées de Kleiber, que j'ai dénichée chez un marchand de souvenirs musicaux autrichien... Donc, plus «fou» que ça, tu meurs... (Au fait, allez voir ici cette petite performance endiablée de 3 minutes de Kleiber, mais attention, il y a un risque de contagion et ça pourrait vous rendre «fou» vous aussi...)
Mais aussi, étant soucieux de mettre les choses au clair dès le départ lorsque j'ai lancé ce blogue afin de ne pas induire les lecteurs en erreur, j'avais déjà publiquement admis, dans un billet qui date déjà, que je ne suis rien d'autre qu'un fou à lier et à enfermer d'urgence à l'asile psychiatrique, dans une chambre bien capitonnée. C'est que, pour les tenants de l'aile réactionnaire du mouvement nationaliste et indépendantiste québécois, dont Claude Jasmin et son acolyte l'Imam Pierre Falardeau sont des chefs de file, les bonnes vieilles recettes totalitaires sont de mise: quiconque n'est pas un adepte de leur idéologie doit se voir assujetti à ce qu'on appelle le traitement psychiatrique de la dissidence, car on ne peut pas, selon eux, être sain d'esprit si on ne partage pas leurs vues. Donc, vous n'êtes ni nationaliste, ni indépendantiste, et vous pensez en même temps que vous avez le droit de penser par vous-mêmes et de dire tout haut ce que vous pensez? Ben, réveillez-vous, gang de malades!!! Vous êtes complètement «fous», c'est bien clair, et il faut vous faire soigner, et vite!
Pour revenir à cette drôlerie bien tordante qu'est ce texte de Jasmin, tout ce que je puis dire, c'est que, mis à part d'avoir reconnu le fait que je suis un «fou» à lier, Jasmin a tout faux, car contrairement au titre de son texte, je ne me plaignais pas du tout dans mon article du 28 janvier. Bien au contraire, le titre étant : «Vive l'hérésie!», j'exprimais une certaine jubilation à l'idée qu'il fait bon d'être un hérétique et un dissident, et que c'est là un atout.
En somme, je vous invite à lire l'écrit de Jasmin tel quel, et vous pourrez en juger par vous-même, car je ne trouve pas que ça vaut la peine de commenter davantage, puisque tout ce que fait Jasmin, c'est de déformer grossièrement mon propos, en citant par exemple entre guillemets des choses que je n'ai pas écrites, ou de me prêter des propos qui sont ceux de gens que, contrairement à Jasmin, je citais de manière exacte. Notons en passant qu'il est assez révélateur de constater que cet écrivain ne connaît pas l'usage propre des guillemets lorsqu'on écrit. Pour le reste, ce n'est qu'un ramassis de radotages nostalgiques, de dénégations piteuses de l'hégémonie culturelle et idéologique du nationalisme qui prédomine bien réellement au Québec, et de divagations creuses autour d'un prétendu "Québec libre", mais dans lequel seuls ceux qui pensent comme Jasmin auraient droit à la liberté, tandis que les autres ne seraient que des «fous» à enfermer...