de Saint-Hyacinthe
Comme plusieurs de mes amis ont pu le voir, j'ai eu ces derniers temps quelques escamourches assez amusantes avec un certain Paul-Henri Frenière, chroniqueur et blogueur au journal Le Courrier de Saint-Hyacinthe, qui s'était permis d'écrire des propos diffamants à mon égard, au lendemain d'un article que j'avais publié dans La Presse sur la biographie de Télesphore-Damien Bouchard, The Devil of Saint-Hyacinthe, écrite par Frank M. Guttman.
J'ai pu vite découvrir que si Télesphore-Damien se faisait traiter de "Diable de Saint-Hyacinthe" par Maurice Duplessis, j'avais pour ma part affaire, en Paul-Henri Frenière, à un personnage pouvant fort bien mériter le titre de "Béotien de Saint-Hyacinthe", car le niveau plutôt bas de la réthorique de M. Frenière correspond bel et bien à la définition que le Petit Robert donne du terme "béotien" : "Personnage lourd, peu ouvert aux lettres et aux arts, de goûts grossiers". Dans Wikipédia, la définition de Béotien est tout aussi savoureuse : "Synonyme de rustre, lourdeau, inculte"...
Lisez les quelques billets que le Béotien a écrits sur son blogue jusqu'à présent, et vous pourrez mesurer pleinement toute la mince étendue de sa réflexion et la profondeur abyssale de ses vues. Aussi, le Béotien, en bon personnage "peu ouvert aux lettres" qu'il se révèle être, semble exaspéré, parce que probablement incapable, de lire une réponse qui dépasse deux ou trois phrases de longueur. Cela ne l'empêche pas pour autant de proférer des énormités diffamantes contre les gens, mais il est vrai qu'on n'a pas besoin de beaucoup de mots pour écrire ce genre d'inepties...
Vous pouvez suivre les premières péripéties de la joute entre le Béotien de Saint-Hyacinthe et ma modeste personne, dans les commentaires que j'avais laissés au bas du premier billet qu'il avait eu la bonté de me consacrer.
Il semble bien que le Béotien fait partie de ces quelques individus qui s'imaginent pouvoir lancer sur la place publique, et en toute impunité, toutes sortes d'énormités et de calomnies sur des gens qui ont l'immense défaut de penser autrement qu'eux, tout en escomptant que leurs insanités resteraient sans riposte. Mais j'ai eu l'insolence de lui répondre, au Béotien, et de lui répondre avec des faits, tandis que lui ne répondait qu'en usant des suppositions diffamatrices qui ont surtout fait la preuve de son inculture, de ses préjugés raciaux et de l'étroitesse renversante de ce qui lui tient lieu d'esprit. Et le Béotien, il n'a pas aimé du tout, il ne l'a pas pris pantoute, comme on dit en bon québécois ! Il s'en est même fâché tout rouge le pauvre ... même si le rouge, d'évidence, ne fait sûrement pas partie de ses couleurs préférées... ;-))))
Profondément frustré et incapable de répondre sur le fond, le Béotien a produit aujourd'hui un autre billet sur son blogue, en affirmant, du haut de son immense pouvoir, qu'il me coupait le sifflet en ne me permettant pas de répondre aux propos diffamatoires qu'il avait émis sur son blogue, et qu'il a renouvelés aujourd'hui. Alors, noblesse oblige, je sens que je lui dois l'honneur d'une réponse, et sur mon propre terrain puisqu'il semble trop craindre que je lui rétorque sur le sien.
Je ne relèverai pas tous les éléments qu'il a soulevés dans son dernier billet, car il faut dire que le Béotien de Saint-Hyacinthe fait preuve d'un grand talent pour ce qui concerne l'art de radoter en ressassant ad nauseam les mêmes inepties. Je ne riposterai donc qu'aux points sur lesquels je ne lui avais pas déjà répondu :
1) Le Béotien affirme que les articles que je publie dans La Presse ne sont pas des chroniques, mais des lettres d'opinion, comme ceux qui sont publiés dans un courrier des lecteurs. Se croyant fin investigateur, notre Béotien soutient son propos par le fait que mes articles, sur le site de Cyberpresse, sont publiés sous la rubrique "Opinions". Or, ce que le Béotien ne semble pas avoir remarqué, c'est que sur Cyberpresse, tous les éditoriaux sont publiés sous la rubrique "Opinions". Il n'y a pour le vérifier qu'à jeter un coup d'oeil en haut de la page d'accueil de Cyberpresse. C'est par cette voie que le Béotien aurait pu se rendre compte que, pour pouvoir lire les éditoriaux d'André Pratte et de tous les autres chroniqueurs de La Presse, il faut passer par la rubrique "Opinions", tout comme pour mes articles. J'ai un rapport professionnel avec La Presse, tout comme notre Béotien en a un avec le Courrier de Saint-Hyacinthe. Le Béotien est donc bien mal placé pour me blâmer d'avoir un rapport professionnel avec un journal où j'expose des idées politiques, alors que lui en fait autant dans le journal où il publie.
2) Le Béotien emploie le seul argument accessible aux pauvres en esprit, qui est la diffamation. Comme d'autres avaient déjà tenté de me calomnier, il y a quelques années, au sujet de mes dépenses de fonction lorsque j'étais conseiller du ministre des Affaires étrangères, le Béotien ne s'est pas rendu compte, dans les recherches qu'il a effectuées sur Google à mon sujet, que j'avais déjà répondu, et assez vertement, à ceux qui avaient tenté d'exploiter ce procédé calomnieux. Pour son information, ma riposte, qui date déjà, est ici. Depuis ce temps, jamais plus cette calomnie n'a été employée. Le Béotien pourra constater combien il vient, encore une fois, de faire un fou de lui, au vu et au su de tous...
3) Le Béotien affirme que, depuis l'époque de T. D. Bouchard, les choses auraient changé quant au nationalisme québécois. Peut-être que c'est vrai, chez certains du moins. Mais une chose qui paraît évidente, c'est que lui, Paul-Henri Frenière le Béotien de Saint-Hyacinthe, nous montre surtout qu'il n'en est rien, déployant les préjugés raciaux les plus grotesques. Par exemple, la première chose qu'il avait soulignée quant à l'auteur de la biographie de T. D. Bouchard, Frank Guttman, est que celui-ci est un "médecin juif". Pourtant, ni mon article, ni le livre, ne font état de la chose qui, pour le Béotien, était digne de mention. Ce genre d'attitude remplie de préjugés raciaux incite très peu à croire que, du moins chez les Béotiens comme lui qui font partie du mouvement nationaliste d'aujourd'hui, bien des choses auraient changé. Même préjugés raciaux, et même parfum de méfiance à l'égard du "Juif". Lionel Groulx, principal inspirateur du nationalisme réactionnaire qui est celui de notre Béotien, serait fier de lui !
Au fait, ça me rappelle les Mémoires de Groulx, dans lesquels l'antisémite abbé relève le fait, "juste en passant" et à la manière - sournoise mais lâche - de notre Béotien de Saint-Hyacinthe à l'égard de Frank Guttman, que l'écrivain Louvigny de Montigny est "allié à une Juive"... tout cela parce que de Montigny avait osé critiquer son minable et raciste roman "L'Appel de la Race" (Mémoires, Lionel Groulx, tome 2, p. 88).
4) Le Béotien semble vouloir mettre en doute le fait que j'ai passé mon enfance à Saint-Dominique-de-Bagot, tout près de Saint-Hyacinthe. Mais oui, pourtant, c'est bel et bien vrai. J'ai fait tout mon primaire à l'école de La Rocade, dans le village même de Saint-Dominique, et s'il le veut, je pourrais même lui donner les noms des notables de la municipalité dans mon tout jeune temps et lui raconter toutes sortes de détails sur le village et ses habitants (entre autres, le maire s'appelait Dominique Chicoine, et le curé, Alain Roy). J'habitais sur la Route Principale, entre le 9e rang et la courbe qui conduit à Ste-Cécile-de-Milton, avec comme paysage, en arrière, le mont Yamaska. Ma famille paternelle vient de Saint-Liboire, tout près de Saint-Hyacinthe, et mon arrière-grand-père est enterré à Saint-Pie-de-Bagot. Donc la région, je connais. De plus, mon grand-oncle, Jules Laprès, était barbier à St-Hyacinthe, et, pour la petite histoire, c'est d'ailleurs lui qui coupait les (rares) cheveux de T. D. Bouchard...
Mais c'est comme les liens auxquels Le Béotien renvoie lorsqu'il affirme que je serais "controversé" : il s'agit uniquement de liens vers des groupuscules d'extrémistes, de réactionnaires et d'obscurantistes tout aussi niais et délirants les uns que les autres, et qui ont pour dénominateur commun de se cacher courageusement derrière l'anonymat qu'Internet rend possible pour proférer leurs insanités contre ceux qui s'opposent à leur point de vue. Il est vrai que ce genre d'invididus extrémistes et peu civilisés, avec lesquels le Béotien se reconnaît une parenté d'idées, ne m'aiment guère, et je dois avouer que j'en suis fort aise, car d'être apprécié de pareils personnages m'inquiéterais énormément... Comme disait le grand Voltaire, "Il est des hommes de qui il est glorieux d'avoir la haine"...
Au fond, je soupçonne que ce qui a fait perdre les pédales à notre Béotien jusqu'au point de l'inciter à me censurer, c'est surtout le fait que je l'ai questionné à ce sujet bien précis de ses préjugés antisémites, et aussi que Frank Guttman lui-même lui a, lui aussi, envoyé un commentaire. C'est donc sûrement tout cela qui l'a fâché tout rouge, notre Béotien... Se faire déculotter en public à partir de ses propres propos et contradictions, c'est vrai que ça ne doit pas être bien drôle, et on peut comprendre le Béotien d'en être piqué au vif au point d'avoir voulu me censurer sur son blogue, tout en faisant ainsi l'aveu gênant de son incapacité à accepter d'être confronté sur le fond de ses propos. Bon, le procédé de la censure n'a rien d'impressionnant, mais heureusement, le net permet la liberté d'expression, une valeur que les ancêtres idéologiques du Béotien détestaient, il est vrai, mais dont je compte bien me prévaloir.
Somme toute, le plus amusant dans toute cette affaire, c'est que, de son vivant, T. D. Bouchard passait son temps à se battre contre Le Courrier de Saint-Hyacinthe, car ce journal rassemblait tout ce qu'il y avait d'éléments réactionnaires, racistes, antisémites, d'extrême-droite et d'ultramontains enragés. Le sinistre et ultraréactionnaire Jules-Paul Tardivel, de pénible mémoire, y était notamment chaleureusement accueilli. Le Béotien nous indique donc, probablement sans le savoir - car, en bon Béotien qu'il est, sa connaissance historique paraît pour le moins déficiente - que cette tradition du Courrier se poursuit de plus belle nos jours... quoiqu'on puisse douter qu'il soit conscient lui-même d'en être le continuateur! :-)))
En tout cas, je remercie chaleureusement Paul-Henri Frenière, le Béotien de Saint-Hyacinthe, de m'avoir procuré de si bons moments de plaisir ces derniers jours !