mardi, octobre 04, 2005

Les gens du journal Le Québécois ont eu l'amabilité de répondre à mon article de La Presse, quelques heures à peine après sa publication. Leur réponse est reproduite ici bas en italique, avec mes commentaires et précisions en caractères bleus, ceci afin de leur rendre la politesse.


01/10/2005
Journal Le Québécois
Communiqué Pour diffusion immédiate
* NDLR: La moindre des choses serait que la rédaction de La Presse daigne publier notre vigoureuse réplique à l'attaque tout aussi vigoureuse de Daniel Laprès. Si cela ne devait être, nous nous verrions contraints d'inviter les milliers de lecteurs du Québécois à tirer les conclusions qui s'imposeraient ainsi.


De la provocation. Voilà pourquoi La Presse a publié le texte de Daniel Laprès

Québec, le 1er octobre 2005- ­ Non, mais, Le Québécois les dérange vraiment les petits fédéralistes du Québec. Pas pour rien qu’ils se rabattent avec couardise sur leurs courroies de transmission médiatiques pour les défendre, à notre détriment. En plein cœur d’une tourmente affectant la populaire émission de télévision Tout le monde en parle à qui on reproche d’avoir fait elle-même l’actualité en diffusant les propos irresponsables du doc Mailloux, La Presse, qui n’en manque pas une quand il s’agit d’étourderie, a publié ce samedi le compte rendu de lecture de Daniel Laprès qui portait sur un livre publié par les Éditions du Québécois (Voler de ses propres ailes) au début de l’année 2005! En termes de publication se rattachant à l’actualité du moment, on fait beaucoup mieux ! En tout cas, au Québécois, les histoires qui sentent le poisson pourri, on s’en passe. Aussi bien les laisser à La Presse donc.


Bon, bon… Les gens du journal Le Québécois semblent n’avoir rien pigé… Mon article n’est absolument pas un compte-rendu de leur livre. Celui-ci ne m’a pas été envoyé par la salle de rédaction de La Presse, car je l’ai acheté moi-même en librairie, il y a deux semaines. Et comme il est encore disponible en librairie, pourquoi leur livre ne devrait-il plus faire parler de lui? C’est là pourtant le rêve de tout éditeur. Serait-ce que les responsables des éditions du Québécois considèrent que leur livre devrait être retiré du marché parce qu’il serait devenu, selon leurs propres dires, un « poisson pourri»? (Notez que je n’aurais pas moi-même osé qualifier ainsi leur ineffable volume).


En fait donc, c’est parce que c’était ma toute première participation à la rubrique « Québec Grand Angle» de La Presse que je n’ai pu parler avant du contenu de ce livre. Et le thème principal de l’article est la complaisance d’une bonne partie de l’intelligentsia indépendantiste à l’égard de la haine politique véhiculée par le cher journal Le Québécois et les milieux qui l’appuient. Le livre lui-même n’a été amené que comme preuve tangible pour appuyer mon propos. C’est pas plus compliqué que ça, cher messieurs du journal Le Québécois.

Aussi, que les messieurs du journal Le Québécois se détrompent : ce n’est pas l’existence même de leurs publications qui me dérange, mais plutôt l’intolérance, le fanatisme et la haine dont ils se font les zélés promoteurs. Donc, ce n’est pas en tant que fédéraliste que vous me dérangez, mais en tant que démocrate. Et puisque vous répandez à tout vent que je fais de la démagogie, je ne demande qu’une chose : que les gens vérifient par eux-mêmes mes propos, et ceux des messieurs du Journal Le Québécois, en lisant le livre dont je parle, sans autre intermédiaire ou filtre.


Fallait donc qu’il y ait urgence en la demeure pour que La Presse estime pertinent de publier le brûlot de Daniel Laprès, lui qui était jusqu’à 2004 à l’emploi de l’ex-ministre des Affaires étrangères, Bill Graham et qui, dans ses fonctions d’attaché, aura coûté pas moins de 15 000 $ en frais de réunion de toutes sortes aux contribuables du Canada et du Québec, et ce, en 2004 seulement. Probable que La Presse ne peut souffrir davantage Le Québécois, lui qui s’évertue ­- et qui y parvient à fréquence régulière - à déculotter tout ce qu'on trouve de fédéralistes au Québec. Ou à moins que La Presse n’ait eu vent des attaques frontales que prépare Le Québécois contre ce journal dans les prochaines semaines. Si cela devait être, chers scribouilleurs gescaiens, sachez que vous ne nous ralentirez en rien, avec un papier aussi démagogique que celui de Laprès, dans l’offensive qu’on vous réserve chaleureusement, soyez-en assurés.


Les gens du journal Le Québécois semblent croire que La Presse serait au courant des attaques qu’ils préparent contre le groupe Gesca. Eh bien, ils se trompent, car l’équipe de La Presse n’était même pas au courant de l’existence de leur livre. Donc, aucune commande ne m’a été passée, prendre des commandes n’ayant d’ailleurs jamais été dans mon genre, car je suis capable de parler en mon propre nom…

Dans leur intéressante entrée en matière, les messieurs du journal Le Québécois veulent faire croire que mon article est le résultat d’un vaste complot ourdi par le groupe Gesca. Cette fureur paranoïaque concentrée, si caractéristique de tous ces fanatismes qui défigurent notre humanité, n’a pourtant pas de raison d’être. En effet, s’il était vrai que le groupe Gesca avait planifié un tel complot, mon article n’aurait pas seulement paru dans La Presse, mais aussi dans Le Soleil de Québec, Le Nouvelliste de Trois-Rivières, Le Droit d’Ottawa, La Tribune de Sherbrooke, tous ces quotidiens étant la propriété du groupe Gesca.

Outre leur réponse remplie d’insultes gratuites à mon endroit mais qui ne répond en rien sur le fond, les messieurs du journal Le Québécois ont eu pour réflexe immédiat de me matraquer avec mes dépenses de fonction lorsque je travaillais comme conseiller politique à Ottawa. Tactique réactionnaire bien typique de ces gens-là, et qui ne fait que confirmer ce que je disais dans mon texte de La Presse. Que quelqu’un ose les dénoncer, alors ils tentent aussitôt de l’intimider en sortant la matraque du salissage et de la calomnie…

Mais parlons-en donc, de mes dépenses de voyage, messieurs du journal Le Québécois!!! Je les remercie au passage de m’offrir ainsi une belle occasion d’expliquer ma conception bien particulière du travail d’un conseiller de ministre. Sur son site web, le journal Le Québécois a donc inscrit les montants de mes dépenses mensuelles de déplacement. Évidemment, je n’ai absolument rien à justifier et encore moins à me reprocher à cet égard. Mais tout de même, il peut être intéressant d’en discuter…

D’abord, je ferai remarquer certaines choses :

1) Les gens du journal Le Québécois se sont donnés bien du mal, par un si beau samedi après-midi, pour copier et coller chaque élément des mes rapports de dépenses qu’ils ont trouvé sur le site web du ministère des Affaires étrangères, dans lequel ces rapports, en toute transparence, sont entrés depuis longtemps dans le domaine public. Ami lecteur, si vous voulez voir de quoi il s’agit, vous n’avez tout simplement qu’à cliquer ici : $
et aussi là : $$ .

J’ignore pourquoi les gens du Québécois se sont donnés tout ce mal, car ils n’avaient pourtant qu’à reproduire l’adresse de ces liens sur leur site web. Mais, ami lecteur, peut-être était-ce parce qu’ils voulaient éviter que vos chastes yeux soient contraints de se poser sur les «affreux» logos à feuille d’érable du ministère, à la manière de ces anciens curés qui affublaient de cache-sexe les nus des peintures; ou encore, peut-être qu’ils ne tenaient surtout pas à ce que vous soyez informés de la transparence du gouvernement fédéral à l’égard des dépenses de fonction de son personnel politique.

Mais il se peut aussi que ces gens aient tout simplement voulu épater la galerie par cette pseudo démonstration de la prodigalité de leurs prétendues capacités d’investigation… De la part de ces gens-là, toutes les hypothèses sont envisageables, on dirait bien… Mais disons d’emblée que, sitôt gonflée, leur balloune est crevée…

2) Le journal Le Québécois semble donc vouloir laisser croire que j’aurais passé mon temps à me promener d’un hôtel et/ou restaurant chic à l’autre, menant une vie de «jet set» aux frais des contribuables. La réalité est bien moins fumeuse, quoique elle peut se révéler plutôt cocasse. D’abord, j’ai toujours détesté l’ambiance des gros hôtels, grands restaurants et clubs privés, et croyez-moi, ce n’est pas par vertu : j’haïs ça, c’est tout. Généralement, je dormais chez des gens que je connaissais, pour épargner des frais, mais aussi parce que c’était bien plus agréable et moins compliqué, je dois l’avouer. Et côté nourriture, ce qui me gêne dans le pseudo dévoilement de mes dépenses par Le Québécois, c’est que si on allait dans le détail, on me trouverait plutôt «cheap»; par exemple, j’ai toujours préféré prendre mes petits déjeuners et lunchs dans les restaurants populaires du genre Lafleur (aucun lien avec Lafleur Communications, je vous jure!!!), parce que c’est moins cher, c’est plus rapide et aussi parce que c’est beaucoup moins chiant que l’ambiance huppée des restaurants des grands hôtels.

Il est vrai toutefois qu’on trouve une dépense de près de $600.00 pour un repas au sympathique petit bistro du Plateau Mont-Royal « Le 5e Péché », que je recommande d’ailleurs à tout le monde, et dont en passant le beau-père du proprio est une personnalité publique très engagée dans le mouvement souverainiste, ce qui ne rend pas la bouffe qui y est servie moins excellente à ma bouche de fédéraliste (bouche qui est «immonde», selon le journal Le Québécois).

Les gens du journal Le Québécois tenteront peut-être de vous faire croire que je m’y trouvais en train de me goinfrer avec quelques sbires du genre de ceux impliqués dans l’ignoble scandale des commandites. Mais ce serait là vous induire en erreur. Nous étions ce soir-là 8 personnes, y compris mon ministre, et nous recevions le comité organisateur du Congrès mondial contre la peine de mort, qui a eu lieu à Montréal en octobre 2004, et qui était de passage en ville pour travailler aux préparatifs de cet important événement. Je tenais alors à ce que mon ministre s’implique dans cette cause, et aussi pour que notre ministère appuie ce congrès. D’ailleurs, si vous parlez aux organisateurs de ce congrès, ils vous confirmeront que si celui-ci s’est tenu à Montréal, je suis loin d’y avoir été étranger, car je tenais à ce que cet événement ait lieu à Montréal, parce que le thème de ce congrès reflète si bien les valeurs humanistes qui prévalent au Québec, malgré la propagande intolérante et haineuse du journal Le Québécois.

Quelques anecdotes maintenant... D’abord, mentionnons mon voyage à New York, dans le cadre du National Model United Nations, pour lequel j’avais monté de toute pièce un programme visant à appuyer la participation des étudiants de cégeps et d’universités du Québec et du Canada à cette belle activité qui permet de s’initier aux institutions internationales, et où je travaillais entre autres à préparer les briefings pour nos étudiants sur le fonctionnement de l’ONU avec le personnel de l’ambassade canadienne aux Nations-Unies. L’événement avait lieu au chic hôtel Hilton de New York.

Une chambre dans cet hôtel pour une personne seule coûtait au moins $330.00 (US!!!), ce que je trouvais démentiel, surtout quand je savais que les étudiants qui y étaient devaient coucher à 4 par chambre (certains devaient même dormir par terre) pour diminuer leurs coûts. Je me suis alors rabattu sur un hôtel à $90 par nuit, l’hôtel Wentworth, que j’avais pu dénicher pas trop loin du lieu de l’événement. Mais, pour la petite histoire, je peux avouer aujourd’hui que j’aurais peut-être pu choisir un peu mieux, car j’ai dû déménager trois fois de chambre cette semaine-là, ayant dû couper dans mes heures de sommeil, parce que je devais me battre non pas contre des indépendantistes québécois, mais plutôt contre d’authentiques coquerelles, ce qui n’était pas très bon pour la santé, il faut dire… (Donc, si vous allez à New York, évitez le Wentworth).

3) Enfin, les gens du journal Le Québécois sont peut-être présentement en train de remuer ciel et terre pour découvrir les détails de mes «contacts régionaux», tel qu’indiqué en bon langage bureaucratique dans mes rapports de dépenses. «Contacts régionaux», j’en conviens, est un terme qui doit paraître bien sinistre pour les gens du journal Le Québécois, qui ont une très nette tendance à voir des complots partout. Ayant l’imagination fertile, ils doivent donc penser que je fréquentais alors, aux frais des contribuables, des sbires du genre de ces individus louches qui ont frayé dans le scandale des commandites. Alors, je vais leur économiser leur temps, mais s’ils tiennent à en perdre, ils peuvent toujours vérifier mes dires sur le terrain.

Donc, je rencontrais QUI durant ces tournées sur le terrain? Je voyais des instituts d’études internationales de nos universités, des ONG humanitaires, et j’allais même assez souvent voir des membres du personnel de bureaux de députés du Bloc Québécois pour régler des dossiers relatifs à des citoyens qui avaient des problèmes à l’étranger. Je me souviens par exemple que j’ai beaucoup travaillé avec le bureau de comté du député bloquiste Stéphane Bergeron pour ramener au pays deux ados qui étaient en prison au New Jersey, et il m’arrivait aussi de rencontrer les familles concernées.

(En passant, je profite de l’occasion pour souligner toute mon estime pour Stéphane Bergeron, qui est maintenant le candidat officiel du PQ pour succéder à M. Landry dans le comté de Verchères; bien que nos vues politiques respectives soient radicalement opposées, j’ai tout de même pu admirer son dévouement inlassable pour les gens mal pris de son comté. Mais en plus, j’avais été impressionné et touché de voir que M. Bergeron s’était impliqué dans la cause d’un Canadien de Vancouver qu’il ne connaissait ni d’Ève, ni d’Adam, Roger Sampson, qui avait été injustement accusé de terrorisme en Arabie Saoudite et condamné à y être décapité. M. Bergeron se rendit lui-même, à plusieurs reprises, voir M. Sampson dans sa prison miteuse d’Arabie Saoudite, et il a défendu sa cause avec tant d’ardeur et d’efficacité que si, aujourd’hui, M. Sampson est un homme libre, c’est en très grande partie dû au fait de M. Bergeron. Devant tant d’humanité, je ne peux que m’incliner.)

Pour le reste, je donne volontiers toutes les pistes au journal Le Québécois pour qu’il «dévoile» mes «sinistres» rencontres. Ils peuvent notamment parler à des souverainistes convaincus comme le Dr. Réjean Thomas, Pierre Curzi, Louise Roy et bien d’autres, et aussi ils peuvent enquêter auprès des gens de l’UQAM, de l’Université de Montréal, de l’Université Laval, de plusieurs cégeps, et aussi auprès de responsables d’organismes de solidarité internationale, pour lesquels je me suis toujours débattu comme un diable dans l’eau bénite afin qu’ils reçoivent un appui gouvernemental pour leurs projets.

Enfin, que les «détectives» du journal Le Québécois vérifient aussi si je tentais d’écoeurer ces organismes et institutions avec des histoires de propagande ou de drapeaux… et ils auront alors de grosses surprises. Pour moi, un gouvernement qui fait bien son travail et qui rend service aux initiatives des citoyens n’a besoin d’aucune propagande, et tel était en substance le message politique que je répandais, un message qui avait reçu l’aval enthousiaste de mes ministres.

En somme, quand je me déplaçais au lieu de m’enfermer dans l’ambiance feutrée du cabinet du ministre, cela représentait un avantage pour les représentants de ces organismes, car cela leur évitait des frais pour se rendre à Ottawa, tout en me permettant à moi-même d’avoir une idée bien plus concrète du type d’aide que le gouvernement pouvait leur apporter. J’en sais trop sur les citoyens et organismes de la société civile perdus dans les dédales de la bureaucratie, et je me disais que mon rôle consistait à leur faciliter la tâche, en m’efforçant surtout de rendre le gouvernement plus disponible à leur égard. Et il est clair que quand un membre du cabinet du ministre s’implique pour défendre des dossiers légitimes et non partisans, cela aide beaucoup à faire bouger la bureaucratie. Et quand je regarde le résultat de mes démarches, je pense que le retour sur l’investissement pour les payeurs de taxes québécois a été colossal en proportion de ces dépenses.

Voici donc clos, du moins pour l’instant, le chapitre sur mes dépenses. Mais s’il le faut, j’y reviendrai avec les témoignages de tous ces gens que j’allais rencontrer sur le terrain et qui, beaucoup de souverainistes parmi eux y compris, risqueraient de ne guère apprécier la manœuvre (ratée) d’intimidation du journal Le Québécois, telle qu’incarnée par cette tactique vulgairement démagogique qui consiste à lancer en pâture une série de chiffres qui, quand on en ignore la signification réelle, visent à me dépeindre comme un profiteur sans scrupules.

Désolé, messieurs du journal Le Québécois, vous êtes vraiment pas tombés sur le bon gars, car je ne suis vraiment pas riche, je ne le serai jamais et surtout pas en empochant de l’argent public.


Mais parlons-en justement du papier de Laprès qui pue le cité-librisme à plein nez. Le petit porte-serviette de ministre aimerait nous faire croire qu’il est grand intellectuel. Pas pour rien qu’il nous cite savamment la prose de Voltaire alors qu’il en appelait à la défense de la liberté d’expression. Pour Laprès, Le Québécois, par ses agissements et attitudes, violerait le principe même de la liberté d’expression, et ce, parce qu’il s’en prend férocement à ceux qu’il considère comme ses « ennemis ». La violence de nos attaques aurait même pour effet de contribuer au mutisme des forces fédéralistes. D’une part, on ne se savait pas si puissants! Et d’autre part, si les fédéralistes se taisent par les temps qui courent, c’est tout simplement parce qu’ils sentent la corruption à plein nez. Ils en sont presque réduits à sortir avec un sac de papier brun sur la tête! C'est dire. L'existence du Québécois se justifie par la nécessité de diffuser enfin des idées au Québec qui représentent dignement plus de 50 % de la population. Mais ça, Laprès, comme ses acolytes, refuse de l'admettre.


J’avoue que, dans ce paragraphe, les messieurs du journal Le Québécois froissent ma sensibilité en plein cœur. D’abord, je détestais la revue Cité Libre telle qu’elle avait évoluée à la fin des années 90, car elle était devenue porteuse de tendances fanatiques qui me répugnaient. Ensuite, je n’aime pas du tout le terme «intellectuel», que je récuse complètement pour me qualifier. C’est vrai, j’aime ma langue française au point de m’efforcer de bien la parler et écrire, et là-dessus, je ne verrais pas pourquoi le journal Le Québécois pourrait se permettre de me faire passer pour un prétentieux parce que j’essaie de m’exprimer dans un français correct. J’ai bien des défauts, mais certainement pas celui d’être prétentieux.

Il est vrai toutefois que ce journal promeut le langage abject d’un Pierre Falardeau, qui en parlant massacre allègrement notre langue, tout ça pour se donner des pseudos airs de «mal élevé», tel qu’il le dit lui-même dans le livre. Par exemple, vous le verrez fumer en studio de télé alors que c’est interdit, essayant ainsi de se faire passer pour un non-conformiste, ce qui doit sûrement exiger un courage très héroïque. Au fait, les gens du journal Le Québécois seront peut-être émus d’apprendre que moi aussi, comme leur héros Falardeau, j’ai la face la plupart du temps mal rasée, et bien des gens m’accusent de m’habiller comme la «chienne à Jacques». Et en plus, moi aussi je fume comme un défoncé... Mais passons…

Quant à Voltaire, il est vrai que j’ai beaucoup d’affection pour le personnage. Mais que les gens du journal Le Québécois se rassurent : lire Voltaire n’est pas compliqué du tout, et même eux en seraient capables, car ce gars-là écrivait pour être compris. Donc, on n’a pas besoin de trois doctorats pour comprendre Voltaire. Mais toutefois, lire Voltaire, ça déniaise… Et surtout, lire Voltaire, ça rend moins intolérant et moins fanatique, car la lutte contre ces deux fléaux a été le combat de toute sa vie.

À chacun donc ses auteurs de prédilection : que les messieurs du journal Le Québécois me laissent lire et citer mon cher Voltaire, et je leur laisse le loisir de s’abreuver à la haine fanatisée et à l’intolérance de leur héros et modèle, Pierre Falardeau.

C’est vrai, Falardeau pourrait bien se mettre un jour à me traiter à mon tour de «trou de cul», de «mangeux de marde», de «crotté», de «petit collabo baveux», ou autres amabilités de ce genre qui reflète toute la consistance du personnage. J’admets que je ne trouverais pas ça très plaisant, et il se peut même que j’en fasse des cauchemars, par exemple Falardeau qui me poursuit avec sa «chain-saw» pour me «découper», selon ses propos tels que fièrement publiés par le journal Le Québécois.

Mais j’annonce tout de suite, pour n’induire personne en erreur, que ça m’inciterait seulement à persister encore plus dans la voie dans laquelle je me suis engagé. Premièrement, se faire insulter par un intolérant haineux comme Pierre Falardeau devrait toujours être considéré comme un honneur. Et deuxièmement, il est bel et bien révolu le temps où l’intimidation provoquée par la calomnie, les insultes et la haine peut encore faire taire les gens au Québec.

Aussi, je ne prétends pas que le journal Le Québécois, à lui seul, «viole» la liberté d’expression. Effectivement, ce serait lui accorder une puissance qu’il n’a absolument pas. Mais ceci dit et sans vouloir flatter aucunement nos messieurs du journal Le Québécois, ce dernier est le meilleur reflet de cette intolérance haineuse qui est sans cesse proférée contre les fédéralistes francophones. Et le fait que même une large partie de l’intelligentsia indépendantiste, ainsi que des leaders politiques de cette option, souscrivent et participent au contenu du journal Le Québécois malgré la haine et la violence verbale qu’il répand sans cesse, est une preuve flagrante que la liberté d’expression est diminuée au Québec, car je connais bien trop de fédéralistes qui craignent d’être exposés au matraquage d’insultes, de mensonges et de calomnies systématiquement perpétrées par les gens du journal Le Québécois et la meute de leurs semblables.

Quant à la corruption, il est vrai que le scandale des commandites a permis de révéler que certains individus ont profité de la cause fédéraliste pour s’en mettre plein les poches comme de vils voleurs et de vulgaires parasites. Mais ces gens-là ont trahi les valeurs et les idéaux canadiens, en s’en servant ignoblement au lieu de les servir. C’est pourquoi je suis ravi que cette poignée de sinistres individus aient été découverts, et qu’ils devront maintenant faire face aux conséquences de leurs actes répugnants.

Ce que je reproche toutefois aux gens du journal Le Québécois et à leurs semblables, c’est cette démagogie crasse qui les anime lorsqu’ils gueulent à tout vent que TOUS les fédéralistes seraient des corrompus. Ça, c’est grossièrement mensonger et dégueulasse. Le PQ et le Bloc ont eu eux aussi leurs scandales : Oxigène 9, ça vous dit quelque chose, messieurs du journal Le Québécois? Les emprunts bancaires bidons effectués par le Bloc pour obtenir plus de remboursement gouvernemental durant l’élection de 2000, ça vous dit quelque chose aussi?

Donc, messieurs du journal Le Québécois, dites-moi si les fédéralistes devraient appliquer votre démagogie en accusant TOUS les indépendantistes d’être des corrompus eux aussi. Personnellement, je m’y refuse, car ce serait affirmer une fausseté et ce serait aussi salir injustement des gens dont la plupart font preuve d’un remarquable dévouement à leur cause.

Parce que j’assume pleinement cette attitude, je me sens bien placé pour exiger le même respect à l’égard de toute cette masse de fédéralistes qui, eux aussi, sont tout aussi dévoués à la cause qui est la leur et qui n’en tirent aucun profit personnel. Je connais d’ailleurs personnellement des députés du PQ et du Bloc qui sont du même avis que moi là-dessus, car ils sont conscients du fait que ce salissage systématique orchestré par les démagogues fanatisés ne peut qu’entacher en bout de ligne tous les gens qui sont engagés politiquement, de quelque bord qu’ils puissent être.

Aussi, messieurs du journal Le Québécois, vous verrez bien que les fédéralistes n’ont aucune raison de se promener avec un sac sur la tête. Ils n’ont à avoir honte de rien. Ils pourraient avoir honte seulement si des militants fédéralistes se mettaient à répandre la haine contre leurs adversaires à la manière des Falardeau et autres fanatiques du même acabit, et aussi, si leurs leaders participaient à un livre où on célèbre la mort d’un être humain, comme c’est le cas de ce livre que je dénonce par exemple, et qui a été publié par les soins du journal Le Québécois.

Enfin, je m’insurge contre la grossière et irresponsable insulte proférée dans ce paragraphe par les gens du journal Le Québécois à l’encontre de la vaste majorité des souverainistes. Non, non et non, ce n’est pas vrai que «plus de 50%» des Québécois (les souverainistes) seraient à l’image du journal Le Québécois, donc qu’ils seraient des fanatiques intolérants et haineux. C’est faux, faux et archi-faux!!! Je connais plein de souverainistes démocrates, tolérants et respectueux des opinions différentes des leurs, et qui sont tout aussi horrifiés et dégoûtés que moi par ce qui est véhiculé par le journal Le Québécois.

Que le journal Le Québécois assume donc lui-même son propre fanatisme et son intolérance haineuse, et qu’il cesse de calomnier l’ensemble des souverainistes en tentant de laisser croire qu’ils partageraient tous son fanatisme, son intolérance et sa haine de tout ce qui ne pense pas comme lui!!! Vous n’avez aucun droit de salir ainsi les souverainistes qui sont démocrates, messieurs du journal Le Québécois. Vous avez bien assez de dédier vos vies à salir les fédéralistes.


Par sa sortie, il faut bien comprendre que le petit Laprès en appelle à rien de moins qu’à la censure du Québécois et des livres que son partenaire privilégié, les Éditions du Québécois, publie. Non, mais faut vraiment être fédéraliste pour parvenir à se contredire dans le même paragraphe. « La peste qui tue l’esprit démocratique » que dénonce Laprès, ce n'est en rien Le Québécois comme il le dit si fièrement, mais ce sont bel et bien les médias fédéralistes du Québec, eux qui entretiennent de bon aloi un perfide déséquilibre dans leur contenu entre les propos fédéralistes et indépendantistes. Et ça dure depuis des décennies maintenant.


«Le petit Laprès»… Merci en passant de me rappeler aux doux souvenirs de mon enfance, car c’est comme ça que m’appelaient ceux qui avaient alors de l’affection pour moi. Mais il est cependant vrai que je suis encore physiquement plutôt petit, car malgré tous mes efforts, je n’arrive pas à peser 125 lbs. Si on me «fessait» dessus «à coups de deux par quatre», soyez assurés que j’en sortirais très abîmé, chers messieurs du journal Le Québécois…

Mais ceci dit, que les messieurs du journal Le Québécois se rassurent : bien au contraire de vouloir censurer les éditions du journal Le Québécois, je tiens à ce que ce livre circule, qu’il soit acheté et qu’il soit connu mondialement s’il le faut, car il apporte la preuve flagrante de la complaisance d’une bonne partie de l’intelligentsia indépendantiste et de ses leaders politiques de premier plan pour l’intolérance et la haine de tout ce qui n’est pas conforme au dogme nationaliste et indépendantiste tel que défini par les Falardeau et consorts.

Donc, messieurs du journal Le Québécois, c’est à un beau succès de vente que je voudrais destiner la publication de votre ouvrage, ce qui pourra d’ailleurs vous permettre d’en publier d’autres, de la même mouture à n’en pas douter. Ainsi, votre fanatisme et votre intolérance, ainsi que ceux qui vous appuient, pourront être connus pour ce qu’ils sont.


Non content de profiter de ce qui demeure du contrôle de l’information exercé par les forces fédéralistes, Daniel Laprès s’insurge parce qu’un journal indépendantiste sort la tête de l’eau et crie à la face des gens sa soif de liberté. Pour les Laprès de ce monde, un modeste journal alternatif tel que Le Québécois, c’est déjà trop. Impératif il est pour lui de revenir au statu quo ante, c’est-à-dire revenir à une époque où les indépendantistes ne pouvaient qu’espérer, pour être entendus, que Gesca daigne les publier. À cela, nous disons Non avec énergie. Nous leur renvoyons leur Non, merci! de 1980 au visage. Jamais les censeurs du type Laprès ne parviendront à nous faire taire. Nous, du Québécois, avons des choses à dire. Et nombreux sont ceux qui veulent nous entendre. Ils devront bien l'accepter un jour ou l'autre...


Là, les gens du journal Le Québécois s’érigent en pauvres victimes outragées, et ils devraient, pour leur propre bien, faire preuve d’un peu plus de dignité. D’abord, je ne m’en suis pas pris contre l’existence de leur journal, mais bel et bien, et seulement, contre l’intolérance haineuse dont ils sont les adeptes et promoteurs. Si jamais on tentait d’empêcher la publication du journal Le Québécois, je m’engage solennellement à lutter contre les éventuels censeurs, quels qu’ils soient.

Mais par contre, messieurs du journal Le Québécois, il ne faudrait tout de même pas que vous vous attendiez à ce que ceux qui croient à la tolérance et qui assument une réelle éthique démocratique se taisent lorsqu’il s’agit de dénoncer la haine, le fanatisme et l’intolérance, ou s’empêchent d’alerter nos concitoyens sur les dangers que cela représente pour toute société qui se veut démocratique. En fait, tous les authentiques démocrates québécois, qu’ils soient souverainistes ou fédéralistes, devraient dire haut et fort ce qu’ils pensent de votre journal.

Je suis contraint de souligner au passage la piètre rigueur journalistique du journal Le Québécois, car dans le livre, René Boulanger affirme que la langue maternelle de Claude Ryan était l’anglais, ce qui devrait probablement expliquer tous les vices, aux yeux de M. Boulanger. Pourtant, le nom de la mère de M. Ryan était Blandine Dorion. Quelques clics sur le site web de l’Assemblée nationale auraient permis de vérifier cette information. Mais il est vrai que le journal Le Québécois a adopté l’habitude de déblatérer n’importe quoi, en autant que ça diabolise les francophones fédéralistes, alors on ne devrait pas être trop surpris de sa très douteuse fiabilité en matière d’information …


Dans son papier, Daniel Laprès s’en prend au Québécois en usant d’une stratégie usée à la corde. Pour nous faire passer pour des ayatollahs, des guérilleros de l’indépendance, des terroristes intellectuels, des Quebec’s watch dogs, ou des « Gardes bleus », il sort de son contexte des propos formulés plus souvent qu’autrement par notre chroniqueur Pierre Falardeau. Non, mais, ça vous dérange ou quoi les libres penseurs!?! Falardeau, dans le style qui lui est propre, défend le Québec bec et ongles. À cela, nous disons bravo avec vigueur! Jamais, il n’a fait d’appels à la violence. Tout comme Le Québécois d’ailleurs. Mais Laprès, à l'aide de la démagogie qui n’a de cesse de dégouliner de sa bouche immonde, aimerait bien que les gens croient qu’il en soit ainsi. Comme il aimerait bien, à l’instar de Dany Laferrière, que Le Québécois passe pour un journal raciste parce qu’il a osé -ô crime abjecte- s’en prendre à une traîtresse de première qui ne reconnaît même pas l’existence du peuple québécois, et nous avons nommé la pitoyable Michaëlle Jean! Oh! Pardon! Il est vrai que nous ne pouvons pas employer le mot traître, n’est-ce pas? C’est en tout cas ce que vous nous sommez de cesser de faire, dans votre petit papier publié avec joie par La Presse! Comme si la trahison ne faisait pas partie de notre réalité politique, à nous, Québécois !


D’abord, chers messieurs du journal Le Québécois, j’aime trop la langue française pour mélanger les langues, et je vous assure qu’il est très facile d’écrire «Les chiens de garde du Québec» plutôt que «Quebec’s Watch Dogs». Ensuite, non, vous n’êtes pas des «chiens de garde» du Québec, car vous ne défendez en rien les intérêts des Québécois. Vous êtes plutôt, dois-je le répéter, des fanatiques intolérants qui non seulement représentent une menace pour la démocratie québécoise, mais qui entachent l’option souverainiste elle-même.

Pierre Falardeau, un «libre penseur»!? Non mais, vous êtes malades ou quoi? Falardeau est n’importe quoi sauf un libre-penseur. Ce n’est pas parce que Falardeau se complaît à jouer les gueulards haineux qui vomissent leur fiel sur tout ce qui ne pense pas comme lui, qu’il serait pour autant un libre-penseur. Un libre-penseur, c’est certes quelqu’un qui a le courage d’affirmer ses idées, mais qui aussi se montre assez libre pour accepter que les autres puissent jouir eux aussi de la liberté d’affirmer leurs propres idées, fussent-elles différentes.

Dans l’histoire du Québec, les vrais libre penseurs, c’étaient des Fleury-Mesplet, Pierre du Calvet, Louis-Antoine Dessaulles, Arthur Buies, Louis Fréchette, Honoré Beaugrand, Godfroy Langlois, Jean-Charles Harvey et bien d’autres, tous des gens qui n’ont jamais craint de s’en prendre ouvertement à la théocratie clérico-nationaleuse de leur temps, qui en ont payé également le prix et qui, non seulement prêchaient la tolérance, mais ont aussi combattu pour elle. Ces libres-penseurs incarnaient le contraire radical de votre Falardeau: non seulement ils n'étaient pas comme lui de vulgaires éructeurs de haine, mais la haine, ils la combattaient.

Et bien entendu, ces authentiques libres penseurs n’avaient strictement rien à voir avec Lionel Groulx, ce père fondateur du nationalisme identitaire à la sauce du journal Le Québécois. Le cher Abbé Groulx élabora ses thèses indépendantistes, doublées d’un nationalisme identitaire exacerbé, durant la même période où il se montrait un admirateur enthousiaste de fascistes comme Mussolini, Franco, Salazar. On a les ancêtres idéologiques qu’on peut, après tout, mais il est clair que ceux du journal Le Québécois ne sont pas les nôtres, car des titres comme «Notre Maître le Passé» ou encore «L’Appel de la Race» ne nous inspirent guère.

Donc, le journal Le Québécois peut bien raconter n’importe quoi comme il en a pris l’habitude, mais qu’il n’essaie pas de faire croire que son héros Pierre Falardeau combat pour la tolérance et pour la libre-pensée. Vous confondez grossièrement les genres, messieurs du journal Le Québécois. Votre Falardeau, c’est essentiellement un démagogue haineux qui ignore tout de ce que c’est que la liberté, ce qu’il démontre notamment en ne respectant pas la liberté des autres d’avoir une opinion différente de la sienne, et en se montrant complètement incapable de respecter l’être humain chez ceux qui ne pensent pas comme lui.

Quand on se réjouit de la mort d’un opposant politique, ou quand on donne à la télé les noms de ceux qu’on a «hâte de voir crever» comme Falardeau l’a fait à l’émission «Arcand» en 2004, on ne peut certes pas prétendre aimer la liberté; et dans ces conditions, se réclamer de la liberté pour semer la haine contre ceux qui ne pensent pas comme soi, c’est la salir et la trahir.

Quant à la «trahison» justement, sachez, messieurs du journal Le Québécois, que ni moi ni les fédéralistes québécois ne trahissons strictement rien car nous n’avons jamais cru dans votre propagande haineuse, et nous nous y opposons d’ailleurs joyeusement. Mais je n’hésite cependant pas à dire que je trahirais volontiers un pays qui serait dirigé par des gens comme vous, parce que je crois que les libertés et la décence humaine sont des valeurs trop importantes pour ne pas lutter pour elles.

Mais tant qu’à parler de «trahison», vous, messieurs du journal Le Québécois, ainsi que ceux qui cautionnent vos propos haineux, vous trahissez effrontément la mémoire de René Lévesque, comme je l’ai dit dans mon article d’hier.

Et je le répète : contrairement à Bernard Landry, jamais René Lévesque n’aurait signé la postface, ou quoi que ce soit d’autre, de votre livre ou même de vos autres publications. Jamais il n’aurait accepté d’être associé ni de près ni de loin à des gens comme vous car, lui, il croyait à la démocratie et au respect des personnes. Je n’avais pas assez de place pour l’ajouter dans mon article de La Presse, mais vous devriez savoir également que René Lévesque avait écrit une lettre à la veuve de Pierre Laporte pour s’excuser de cette honteuse ovation faite à l’assassin de son époux par des congressistes du congrès du PQ, en 1982. Un tel geste de décence et d’humanité est certainement bien éloigné de ce que feraient des gens comme vous et Falardeau, lui qui ne cesse d’ailleurs de glorifier le FLQ…

Concernant ma « bouche immonde», je me dis qu’à bouche immonde il doit bien y avoir un personnage immonde… Jusqu’à ce que journal Le Québécois annonce à la face du monde que j’ai une bouche immonde, je ne me croyais pas être un personnage immonde. Mais là, j’avoue que je suis ébranlé : dans les heures ayant suivi la publication du communiqué du journal Le Québécois à mon sujet, un de mes amis a pris une photo de moi, car il paraît que celle de La Presse ne me ressemble plus beaucoup. Mais nous fûmes terrifiés lorsque, dans la chambre noire, le développement de la photo a abouti à ceci: (cliquer ici).

Ainsi donc, messieurs du journal Le Québécois, vous avez là tout un beau scoop. Et comme vous avez entrepris de me diaboliser, vous avez désormais tout ce qu’il vous faut. Imprimez donc cette photo révélatrice dans votre journal, et les plus fanatisés parmi vos lecteurs seront alors confortés par cette confirmation cinglante que ce n’est qu’ainsi que peuvent être les traits d’un fédéraliste québécois qui se veut assez «immonde» pour vous affronter.


Autre tactique à laquelle ont recourt abondamment les fédéralistes lorsqu’ils s’en prennent au Québécois, c’est celle qui consiste à mouiller au passage les chefs du mouvement indépendantiste. Dans sa combien ô malhonnête critique du livre Voler de ses propres ailes, Laprès affirme qu’il est révoltant de voir Bernard Landry ou Jacques Parizeau s’associer à pareille entreprise « haineuse ». Si ces deux grands Québécois l’ont fait, cher Laprès, c’est tout simplement parce qu’une fois que les propos que vous avez sciemment retirés de leurs contextes pour les rendre ainsi affolants aux yeux de certains sont replacés dans les textes d’où ils proviennent, ils deviennent du fait même tout à fait acceptables. Tout comme l’est Le Québécois, ne vous en déplaise, à vous et à tous les ennemis de la liberté fabriquée rudement au Québec.


Vous me faire rire avec votre «hors contexte», messieurs du journal Le Québécois. Vous me faites ainsi penser à ces politiciens qui se font prendre les culottes baissées. Vos plumes alertes devraient pourtant être capables d’une meilleure défense.

Mais si je me suis égaré, dites-moi s’il vous plaît en quoi et comment ce que je cite est «hors contexte». Mais aussi, retournez à l’article du livre signé par René Boulanger qui présente André Pratte comme le «Nouvel intégriste fédéraliste»; M. Boulanger y affirme que Pratte «s’est donné pour mission de combattre tout ce qui n’est pas asservi au pouvoir fédéral». Si c’est vrai, il serait sûrement utile pour le public québécois de découvrir où, dans ses écrits, M. Pratte expose des idées qui pourraient confirmer les dires de M. Boulanger, qui fait ici une affirmation très grave qui mérite citation à l’appui. Autrement, on pourrait être porté à considérer que M. Boulanger lance gratuitement des accusations démagogiques.

En réalité, messieurs du journal Le Québécois, je n’y puis rien : ce que vous avez imprimé est imprimé, et les gens n’ont qu’à mettre la main sur le livre pour vérifier; ou encore, vous pourriez réfuter mon propos, preuve à l’appui, si toutefois vous en avez. Par exemple, Monsieur Parizeau, il est vrai, a écrit en 2003 la lettre qu’on trouve en page d’accueil de votre site web. Mais il n’a pas demandé de la retirer suite à l’article haineux publié par Falardeau à la mort de Claude Ryan, en février 2004, ce que toute personne humainement décente aurait pourtant fait. Au contraire, son appui à votre égard est resté bien solide depuis, au point que vous le proclamez, ceci sur le même pied que le grand humaniste et démocrate Falardeau, comme étant l’un de vos «chroniqueurs-vedettes» (voir p. 4 de couverture de votre livre).

Donc, faut-il toujours croire Jacques Parizeau lorsqu’il dit que le journal Le Québécois «reflète toujours de mieux en mieux la mouvance souverainiste au Québec». À lui de répondre…

Quant à M. Landry, là non plus, je n’y peux rien. Dans sa postface, il écrit que «chacun des textes du Québécois tracent (sic) avec éloquence les contours du pays du Québec de manière concrète».

Donc, M. Landry l’affirme très clairement: CHACUN des textes de ce livre, y compris donc tous les articles haineux, y compris aussi le texte de Falardeau sur la mort de Claude Ryan et les autres qui approuvent cette haine. Et lorsque M. Landry nous dit que ces textes «tracent avec éloquence», je dois concéder qu’on ne saurait mieux dire sur le genre de société qui prévaudrait si des gens comme vous et lui dirigeaient un Québec indépendant. En effet, votre livre est très «éloquent» là-dessus…


Mais nous comprenons très bien votre conception toute canadienne de la démocratie. Ainsi, selon vous, il faudrait faire taire Pierre Falardeau et lui interdire la liberté d’expression, jeter au fleuve les presses du Québécois et organiser un autodafé avec les copies restantes… Et ce serait nous qui serions antidémocratiques! Une insulte à l’intelligence que votre texte!


Dites-moi tout simplement, messieurs du journal Le Québécois, en quoi vous êtes démocratiques, ça m’intéresse vraiment de l’apprendre. Parlez-moi du respect de la personne humaine, de la diversité nécessaire des opinions dans toute société démocratique, etc. J’ai réellement besoin d’être mieux instruit sur vos conceptions là-dessus.

Et quant à Falardeau, je suis loin de vouloir le faire taire. Mais par contre, il devra désormais compter avec le fait que ses propos haineux ne seront plus banalisés et qu’ils seront dénoncés pour ce qu’ils sont.


Et vive la « démocratie » commanditée à l'aide des enveloppes brunes passées sous la table de Monsieur Laprès et ses ministres fédéraux!


Celle-là, c’est votre meilleure blague!!! Tou
s ceux qui me connaissent savent tellement que je serais le dernier sur la planète qu’on pourrait imaginer en train de se promener avec des enveloppes brunes sous son veston. Devant quoi, messieurs du journal Le Québécois, rassurez-vous : non, le ridicule ne tue pas, sinon une hécatombe frapperait votre rédaction. Vous pouvez donc dormir en toute quiétude…

Comme conclusion générale, du moins pour ce premier échange, chers messieurs du journal Le Québécois, je vous exprime ces quelques points :

1) J’adore écrire, et vous m’en avez gentiment offert là une belle occasion. J’espère de tout cœur que vous aurez la bonté de m’en donner de nouvelles. Et aussi, je suis un diffuseur dans l’âme. Alors, je m’assurerai que vos propos, et nos agréables échanges, soient disponibles au public, qui décidera bien par lui-même quoi tirer de tout cela.

2) Je ne sais pas si vous connaissez le personnage qui est derrière le nom de la station du métro de Montréal, mais Honoré Beaugrand était, à la fin du 19e siècle, un authentique libre penseur de Montréal qui n’avait pas peur de braver la canaille clérico-nationaleuse de son temps. Celle-ci vouait aux libéraux comme Beaugrand une haine implacable, à la même manière du journal Le Québécois d’aujourd’hui.

Beaugrand avait fondé un journal, La Patrie. Mis en demeure par le journal de fanatiques catholico-nationalistes Le Protecteur (sans doute un ancêtre du journal Le Québécois, du moins quant au style et au ton), de dévoiler ses positions politiques si horribles aux yeux du la frange fanatisée du clergé, Honoré Beaugrand répondit en ces termes :


«Nous allons faire un plaisir énorme au Protecteur car nous allons lui faire l’honneur de répondre catégoriquement à ses questions de manière à ce que son digne propriétaire puisse se servir de nos réponses pour soulever contre nous les préjugés religieux de ses abonnés.
Eh bien, cher Protecteur, redites-le à vos abonnés :
1- Nous sommes libéral très avancé
2- Nous sommes partisan de la Déclaration des droits de l’homme
3- Nous marchons, et nous en éprouvons un immense orgueil, sous l’étendard du progrès et de la civilisation.
Êtes-vous contents, saints apôtres de la rédaction? Maudissez-nous sur toutes les gammes, fourbissez vos tonnerres, lancez vos excommunications, etc. etc.»

Donc, chers messieurs du journal Le Québécois, je me permets, en mon nom mais aussi en celui de bien des fédéralistes québécois, de paraphraser ainsi Honoré Beaugrand :

«Nous allons faire un plaisir énorme au journal Le Québécois car nous allons lui donner les justifications qui lui permettront de soulever contre nous la haine de tous les fanatiques qu’il inspire, en lui affirmant que :

1- Nous croyons fermement dans les libertés et dans le respect de la diversité des opinions.

2- Nous sommes des Québécois qui aimons notre langue, notre culture, et nous sommes assez sûrs de nous-mêmes pour ne pas craindre ni la diversité, ni de partager un même pays et de construire un projet commun avec des gens dont les origines sont différentes des nôtres.

3- Nous croyons que le Canada est une bonne chose pour le Québec, nous avons le droit de le croire et de défendre ouvertement nos convictions.

4- Nous croyons que les Québécois peuvent prendre toute leur place dans les institutions canadiennes, pour les influencer en y étant des leaders.

5- En tant que Québécois de langue française, nous croyons que nous avons un devoir de solidarité avec nos compatriotes francophones des autres provinces, dont les ancêtres, la culture et l’histoire sont les mêmes que les nôtres. Leur pays, c’est aussi le nôtre.

6- Nous croyons que la démocratie implique le respect sacré de toute personne humaine.

7- Nous nous opposons vigoureusement à tout fanatisme, à toute intolérance et à toute utilisation de la haine à des fins politiques.

Êtes-vous contents, zélés rédacteurs du journal Le Québécois? Maudissez-nous tant que vous voudrez, salissez-nous, traitez-nous de «traîtres», de «collabos», de «vendus», etc., etc., etc. et aussi, lancez contre nous toute la rage haineuse des Pierre Falardeau de ce monde. Mais sachez que plus vous nous attaquerez, nous maudirez, nous salirez, alors plus nous persisterons, et moins nous nous tairons.»


À la prochaine, cher messieurs du journal Le Québécois. Et en attendant, portez-vous bien, et gardez le sourire.